L'Arabie saoudite aurait utilisé des logiciels espions israéliens pour suivre Khashoggi

 L'Arabie saoudite aurait utilisé des logiciels espions israéliens pour suivre Khashoggi© FAYEZ NURELDINE Source: AFP
Des portraits du roi saoudien Salman (à droite) et de son fils, le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) à Riyad le 20 octobre 2018.
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Les relations entre Israël et l'Arabie saoudite, bien qu'officieuses, semblent bien établies. Selon des révélations d'Edouard Snowden, un logiciel espion de fabrication israélienne aurait servi à pister Jamal Khashoggi, assassiné à Istanbul.

Secrètes, les relations en Israël et certains pays arabes n'en demeurent pas moins étroites. Des informations répétées font notamment état de ventes par Israël de matériel d'espionnage et de surveillance aux pays du Golfe et en particulier à l'Arabie saoudite pour traquer leurs dissidents. Plus précisément, le lanceur d'alerte Edward Snowden et l'institut de recherche canadien Citizen Lab, ont révélé qu'un logiciel espion, de fabrication israélienne, nommé Pegasus, avait été utilisé par les services saoudiens pour tracer le journaliste Jamal Khashoggi.

Selon ces informations, ce logiciel est produit par la société israélienne NSO Group Technologies. D'une efficacité redoutable, le virus Pegasus aurait été installé sur le téléphone d'Omar Abdulaziz, un autre dissident saoudien exilé au Canada qui était en relation étroite avec Jamal Khashoggi. Ce virus peut débloquer n'importe quel téléphone portable grâce à la technique du hameçonnage. Après l'ouverture d'un lien, il s'installe silencieusement et enregistre toutes les communications, interactions et emplacements du smartphone de la personne. Fondé par d'anciens membres de l'unité de renseignement électromagnétique de l'armée israélienne, puis racheté par une société américaine, NSO Group affirme pour sa part que le logiciel sert uniquement à combattre le crime et le terrorisme.

Pourtant, déjà en 2016, Ahmed Mansoor, un militant des droits de l'homme des Emirats arabes unis, avait été victime de Pegasus. L'homme purge actuellement une peine de dix ans de prison pour avoir publié des articles critiques à l'égard du pouvoir émirati sur les réseaux sociaux.

L'Iran : l'ennemi commun

Le royaume saoudien ne reconnaît pas publiquement l'instauration d'un dialogue avec Israël, allant même jusqu'à le nier pour des raisons évidentes de popularité dans un monde musulman très largement acquis à la cause palestinienne.

Cependant, les liens entre ces deux alliés des Etats-Unis se sont, selon de nombreux observateurs, resserrés ces derniers temps ayant tous deux l'Iran pour ennemi commun.

Le Premier ministre israélien a d'ailleurs estimé que le retentissement du meurtre de Jamal Khashoggi ne devait pas éclipser «les choses très importantes», telles «le grand danger représenté par l'Iran».

Les autorités israéliennes ont mis un mois à réagir à l'assassinat par Riyad du journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi le 2 octobre. Un silence qui en dit long sur la gêne suscitée en Israël par cette affaire. Dans sa seule déclaration, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, a qualifié le 2 novembre le meurtre d'«horrible» et a affirmé qu'il «fallait s'en occuper comme il se doit». Mais il a vite ajouté que «dans le même temps, il [était] très important que l'Arabie saoudite reste stable, parce que l'Iran [était] un problème plus important».

Signe supplémentaire de ce rapprochement, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane a rencontré en mars à Washington des représentants de grandes organisations juives américaines pro-israéliennes.

Lire aussi : «L'Iran est-il là ?» : une publicité avec un mannequin israélien en niqab crée la polémique

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