Les Etats-Unis vont déployer des troupes en Arabie Saoudite pour contrer l'Iran
Selon CNN, le Pentagone s’apprêterait à déployer 500 soldats supplémentaires en Arabie Saoudite pour contrer la menace iranienne. Une annonce non confirmée par l’exécutif américain alors que la monarchie dérange de plus en plus outre-Atlantique.
Selon les informations de la chaîne américaine CNN, le Pentagone se préparerait à déployer 500 soldats en Arabie saoudite, afin de renforcer sa présence au Moyen-Orient, pour faire face à l’escalade des tensions avec l’Iran. Le média étasunien cite deux responsables américains du ministère de la Défense souhaitant conserver l’anonymat. Les troupes devraient stationner sur la base aérienne de Prince Sultan, à proximité de la capitale Riyad, mais surtout du Golfe Persique, qui cristallise pour le moment toutes ces tensions. Le New York Times a confirmé l’information le 18 juillet.
Rebecca Rebarich, porte-parole du Pentagone, a elle expliqué au quotidien américain qu’il n’y avait pas «d’annonce officielle» d’un déploiement, mais que les militaires américains «travaillent continuellement à la gestion de sa posture de force dans la région et continuera à le faire en coopération avec [ses] partenaires et alliés dans la région». Présent sur la base aérienne de Prince Sultan, le chef du commandement central américain, le général Kenneth McKenzie, s’est refusé à tout commentaire sur ce possible déploiement de troupes.
De son côté, un porte-parole du ministère saoudien de la Défense, cité par l'agence de presse SPA, a précisé que «le roi Salman [...] a donné son accord pour accueillir des forces américaines afin d'accroître le niveau mutuel de coopération pour défendre la sécurité de la région et sa stabilité, et garantir la paix». Ce serait la première fois, depuis l'invasion de l'Irak en 2003, que des troupes américaines stationnent dans la monarchie wahhabite
La menace iranienne
Les 500 soldats qui formeraient ce contingent rejoindraient un petit groupe de militaires et de personnels de soutien déjà présents sur place. Il y a un mois, à la mi-juin, le Pentagone avait annoncé l’envoi de 1 000 soldats dans la région, à des fins défensives. «Les Etats-Unis ne cherchent pas le conflit avec l'Iran […] L’action entreprise aujourd’hui vise à garantir la sécurité et le bien-être de nos militaires déployés dans la région et à protéger nos intérêts nationaux», avait déclaré l'ancien secrétaire à la Défense américain par intérim, Patrick Shanahan, peu après l’annonce.
«L’Iran ferait mieux de faire attention. Ils marchent sur un territoire très dangereux. Iran, si vous écoutez, vous feriez mieux de faire attention», a lancé aux journalistes le président américain, Donald Trump, le 18 juillet.
Après des différends sur l’accord nucléaire signé à Vienne en 2015, ayant débouchés sur un renforcement des sanctions économiques de la part des Américains, les tensions ne cessent de s’exacerber entre les Etats-Unis et l’Iran autour du détroit d’Ormuz, zone par laquelle transite une grande partie du brut mondial transporté par voie maritime.
Dernier événement en date : les Etats-Unis ont annoncé avoir abattu un drone iranien au dessus du détroit d'Ormuz lors d'une «une action défensive», le 18 juillet, ce que l'Iran a démenti dès le lendemain, publiant une vidéo qui réfuterait, selon les Gardiens de la révolution, la version américaine.
Le problème saoudien
Néanmoins, l’exécutif américain se trouve de plus en plus contesté du fait de ses liens avec la monarchie des Saoud. L’annonce du déploiement intervient alors que certains membres du Congrès expriment une certaine frustration quant à la réponse de Donald Trump à l’Arabie saoudite et ses liens avec le prince héritier Mohammed Ben Salmane, après l’assassinat du chroniqueur saoudien du Washington Post, Jamal Khashoggi.
La campagne militaire menée au Yémen contre les Houthis, qui a débouché sur «la pire crise humanitaire au monde» selon l’ONU, est également en cause. Le 17 juillet, la Chambre des représentants avait bloqué des ventes d’armes au royaume wahhabite, bien que le 45e président des Etats-Unis puisse passer outre cette décision. Plus tôt dans l’année, le Congrès avait approuvé une résolution visant à mettre fin au soutien militaire américain à la coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen.
Alexis Le Meur
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