Algérie : dernière manifestation du vendredi avant une présidentielle sous tension
A moins d’une semaine de la présidentielle, plusieurs milliers de personnes opposées à la tenue du scrutin ont défilé dans les rues d’Alger. Les appels au boycott se sont cette fois mêlés à ceux prônant une grève générale dans tout le pays.
Ce 6 décembre, dernier vendredi avant la tenue d’une présidentielle contestée, plusieurs milliers de personnes ont battu le pavé à Alger ainsi que dans d’autres villes du pays. Bien que les autorités se portent garantes de la transparence du scrutin, les manifestants refusent de donner leur voix à l’un des cinq candidats en lice pour la magistrature suprême, tous ayant pour point commun celui d’avoir soutenu – plus ou moins brièvement – la politique d’Abdelaziz Bouteflika.
En attendant, les protestataires sont une nouvelle fois dans la rue : fustigeant un système politique «illégitime», ils exigent pour la plupart la mise en place d’une transition politique menée par des personnalités n’ayant aucun lien avec le président déchu et les dirigeants actuels, à l’instar du président par intérim Abdelkader Bensalah et le chef d’Etat-major, Ahmed Gaïd Salah.
Sous le regard des policiers massivement mobilisés, les appels à instaurer un «Etat civil» ont été rejoints par d’autres revendications, notamment concernant le début d’une grève générale.
11h30
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) December 6, 2019
"إضراب عام"
« La grève générale »
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A ce qu’il parait les pro élection sont plus nombreux que nous ! Aya nedahkou ga3 😂🤣 #TiziOuzou#Yetna7aw_Ga3#لا_انتخابات_مع_العصابات#Algeriepic.twitter.com/binsWt2JM8
— Lyès (@LyesOnena) December 6, 2019
Fervent partisan de l'élection présidentielle, le chef de l'armée reste inflexible
De son côté, le haut commandement militaire, incarné par Ahmed Gaïd Salah, homme fort du pays, rejette catégoriquement les revendications exprimées par le mouvement de contestation et toute autre sortie de crise que l'élection du 12 décembre.
Ainsi, il en avait ainsi appelé le 20 novembre aux «enfants fidèles» de l'Algérie et à leur «devoir envers la Patrie» lors de la présidentielle du 12 décembre. «L'Algérie, qui est capable de choisir la personne qui la dirigera dans la prochaine étape, fait appel à ses enfants fidèles dans ces circonstances particulières», avait-il déclaré. «J'insiste sur le mot fidèles, ces fidèles qui sont très nombreux sur tout le territoire national», avait-il poursuivi.
C'est dans ce contexte politique toujours aussi tendu que les cinq candidats à la présidentielle participeront dans la soirée de ce même 6 décembre à un débat télévisé inédit pour tenter de convaincre les électeurs.
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