A Idleb, des dizaines de djihadistes français combattraient l'armée syrienne
Selon France 24, des djihadistes français seraient actifs dans la bataille d'Idleb. Ils seraient quelques dizaines à combattre l'armée syrienne, qui tente de prendre le contrôle de la zone, théâtre de violents affrontements depuis février.
Plusieurs dizaines de djihadistes français participeraient à la bataille d'Idleb en Syrie, dernier bastion djihadiste où les forces du président syrien Bachar el-Assad mènent une offensive militaire depuis décembre, selon des documents publiés par la chaîne France 24.
«Ils sont où? Ils sont en face» : dans une vidéo d'une quarantaine de secondes, envoyée à la chaîne, on peut voir trois combattants retranchés derrière une barricade échangeant des tirs de mitrailleuse et s'exprimant en français. Selon le journaliste de la chaîne Wassim Nasr, spécialiste des réseaux djihadistes, il s'agirait de combattants français qui affrontent l'armée syrienne à Idleb, province du nord-ouest de la Syrie. «Ce sont quelques dizaines de personnes présentes sur zone depuis 2013 et qui ont constitué un camp à la frontière turco-syrienne», explique t-il.
Le journaliste indique avoir interviewé «pendant deux heures» le «plus gros recruteur de français vers la Syrie», Omar Omsen, qui assure être indépendant et ne dépendre d'aucun groupe, ni al-Qaïda, ni Etat Islamique. L'un des combattants sur la vidéo serait par ailleurs l'un des fils d'Omar Omsen, selon le journaliste de France 24.
Combats meurtriers
Depuis le début du mois de février, la province d'Idleb est le théâtre de combats meurtriers entre forces du gouvernement syrien - soutenu par la Russie - et militaires turcs. De son côté, Ankara, accusée par Moscou de soutenir des «groupes armés illégaux», a renforcé ses positions militaires.
Au moins 33 soldats turcs ont été tués, le 27 février, dans des frappes aériennes de l'armée syrienne dans la province d'Idleb selon l'agence de presse turque Anadolu qui cite Rahmi Dogan, le gouverneur de la province de Hatay, une province turque limitrophe de la Syrie. Selon cette même source, plusieurs militaires ont par ailleurs été grièvement blessés et rapatriés pour être hospitalisés. Ce même jour, la présidence turque a annoncé que Recep Tayyip Erdogan avait convoqué un conseil de sécurité extraordinaire sur la Syrie, auquel ont participé notamment le ministre de la Défense, le chef de l'armée ainsi que le patron des services secrets. Il a également exhorté la communauté internationale à mettre en place une zone d'exclusion aérienne dans le nord-ouest de la Syrie.
Le 8 février, alors que l’armée syrienne reprenait la ville clé de Saraqeb, située à la jonction de deux autoroutes stratégiques dans l’est de la province d’Idleb, la Turquie a menacé de représailles en cas d’attaque de ses avant-postes militaires dans la région. La situation s'est aggravée quand la Turquie a affirmé le 10 février avoir «neutralisé» plus de 100 soldats syriens en réponse à une attaque qui aurait fait cinq morts le même jour dans les rangs de l'armée turque dans la région. Deux jours plus tard, Recep Tayyip Erdogan menaçait, en cas de nouvelle attaque contre ses forces armées, de frapper les troupes syriennes partout en Syrie tout en adressant une critique à l'égard de la Russie, accusée de se rendre responsable de massacres.
Lors d'un entretien téléphonique, le 21 février, Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine ont discuté de l'offensive terroriste à Idleb. Le président turc a demandé à son homologue russe de freiner l'offensive, lequel s'est affirmé gravement préoccupé par les actions agressives des groupes extrémistes.
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