Algérie : pas de manifestation ni de prière collective pour le premier vendredi de confinement
Les autorités algériennes ont pris de nouvelles mesures pour mettre en place le confinement, comme c'est déjà le cas dans de nombreux pays méditerranéens. Pour les Algériens, c'est le premier vendredi sans prière collective et sans manifestation.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné le 23 mars au soir un confinement partiel à Alger, et total dans la région de Blida, au sud de la capitale, la plus touchée par la pandémie de nouveau coronavirus qui a fait 17 morts dans le pays. Le 20 mars a été le premier vendredi sans manifestation en Algérie depuis le 22 février 2019, date du début du hirak, le mouvement de protestation contre le pouvoir en place. Le confinement pour cause de propagation du coronavirus semble commencer à devenir une réalité pour les Algériens. Des images impressionnantes de la capitale vide en attestent. Alger qui grouille habituellement de monde dans les rues et de circulation automobile est littéralement déserte ce 20 mars si l'on en croit les images publiées sur les réseaux sociaux.
Live:🇩🇿
— Said Touati (@epsilonov71) March 20, 2020
20/03:
Alger العاصمة
Incroyable mais vrai:
La capitale Alger est vide:
Très vide.
Le Hirak populaire a donné une excellente leçon de civisme et de grande conscience aux pouvoir mafieux. pic.twitter.com/xZabTW3C0N
La dernière annonce en date du 19 mars au soir est la fermeture des cafés et restaurants dans les grandes villes. Ces mesures qui prévoient également de «réguler le marché pour lutter contre les pénuries en assurant la disponibilité de tous les produits alimentaires de première nécessité» entreront en vigueur le 22 mars, le dimanche étant le premier jour de la semaine civile en Algérie, et resteront en vigueur au moins jusqu'au 4 avril, selon un communiqué. Après le transport aérien considérablement réduit, le président Abdelmadjid Tebboune a également décidé de suspendre «tous les moyens de transport en commun publics et privés à l'intérieur des villes et entre les wilayas [préfectures] ainsi que le trafic ferroviaire». Ces nouvelles mesures prévoient également «la démobilisation de 50% des employés et le maintien des employés des services vitaux nécessaires, avec maintien des salaires» et «la démobilisation des femmes travailleuses ayant des enfants en bas âge».
Avant cela, les rassemblements et les prières collectives ont été interdits. Les autorités ont fermé les mosquées et les muezzins appellent désormais les fidèles à prier chez eux.
"الصلاة في بيوتكم"
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) March 20, 2020
لأول مرة لن تقام صلاة الجمعة في الجزائر
« Priez chez vous »
Pour la première fois il n’y a pas de prière du vendredi en Algérie #ريح_في_داركم#ريح_في_دارك#الجزائر#Algeriepic.twitter.com/fHk6M14ane
L'Algérie avait déjà décidé la fermeture de tous les lieux de rassemblements, comme les salles des fêtes, l'interdiction des manifestations et la suspension de toutes les liaisons aériennes et maritimes internationales. Dès le 12 mars, le président Abdelmadjid Tebboune ordonnait, quelques heures avant la France, la fermeture des écoles, universités et centres de formation professionnelle pour tenter d'endiguer la progression de la pandémie.
Trois décès dus au coronavirus ont été enregistrés le 19 mars dans le pays, portant à neuf le nombre de décès depuis l'enregistrement du premier cas fin février, selon le ministère de la Santé. Au total 90 cas de Covid-19 ont été confirmés sur le sol algérien, selon la même source.