Le consul du Maroc à Oran rapatrié après avoir déclaré que l'Algérie était «un pays ennemi»
Après avoir déclenché une polémique début mai en déclarant que l'Algérie était «un pays ennemi», le consul du Maroc à Oran a été rapatrié le 4 juin . «Le consul a quitté le territoire algérien. Il a dépassé ses limites», a annoncé Alger le 9 juin.
La présidence de la République algérienne a confirmé le 9 juin le départ du consul du Maroc en fonction à Oran, en Algérie, Boutahar Aherdane. Alger met ainsi fin à la polémique déclenchée par la diffusion sur les réseaux sociaux à la mi-mai d'une vidéo dans laquelle Boutahar Aherdane avait qualifié l'Algérie de «pays ennemi» lors d'une rencontre avec des ressortissants marocains.
Le consul serait «un agent des services de renseignements marocains», selon Alger
«Le consul a quitté effectivement le territoire algérien. Il a dépassé ses limites», a annoncé le 9 juin le porte-parole de la présidence de la République algérienne Mohand Oussaid Belaid, lors d'une conférence de presse au siège de la Présidence.
«Nous [la présidence de la République algérienne] avons demandé son départ. Son comportement était prévisible. Nous avons découvert que c'[était] un agent des services de renseignements marocains qui [avait] été désigné consul à Oran pour d'autres raisons», a révélé Mohand Oussaid Belaid, soulignant que «la page de cet incident [était] tournée».
En conséquences de de camouflet diplomatique, le consul du Maroc à Oran a quitté l'Algérie le 4 juin lors d'un vol de rapatriement de citoyens marocains encore bloqués en Algérie en raison de la fermeture des frontières mi-mars entre les deux pays due à la crise sanitaire.
«Nous sommes dans un pays ennemi, je vous le dis franchement»
«Nous sommes dans un pays ennemi, je vous le dis franchement», avait déclaré Boutahar Aherdane début mai au cours d'une rencontre avec des citoyens marocains venus protester contre le refus de Rabat de les rapatrier à cause de la pandémie de Covid-19. Filmée, la scène avait ensuite été massivement partagée sur les réseaux sociaux, provoquant une tension diplomatique entre les deux pays.
Le ministre des Affaires étrangères algérien Sabri Boukadoum avait alors convoqué l'ambassadeur du Maroc en Algérie le 13 mai pour «le confronter» à ces propos.
Alger avait ensuite appelé «les autorités marocaines à prendre les mesures appropriées pour éviter toute répercussion de cet incident sur les relations bilatérales», d'après un communiqué du ministère des Affaires étrangères relayé via l'agence de presse publique algérienne APS.
A l'occasion de l'élection en décembre dernier du président algérien Abdelmadjid Tebboune, le roi du Maroc Mohammed VI avait appelé à tourner une «nouvelle page» dans les relations entre son pays et l'Algérie.