Liban : plus de 15 milliards de dollars de dégâts selon le président Michel Aoun
Michel Aoun a estimé à plus de 15 milliards de dollars les dégâts causés à Beyrouth par l'explosion meurtrière du 4 août.
Un deuxième ressortissant français a été recensé parmi les personnes décédées dans la double explosion qui a ravagé Beyrouth le 4 août et fait plus de 171 morts, selon des informations de l'AFP.
L'enquête, qui avait été ouverte par le parquet de Paris, compte tenu de la présence de victimes françaises et notamment de plusieurs dizaines de blessés, a par ailleurs été confiée à deux juges d'instruction du pôle accidents collectifs du tribunal, a indiqué le parquet de Paris, confirmant une information de BFMTV.
Le FBI va se joindre aux enquêteurs libanais et internationaux pour tenter de déterminer les causes de l'explosion qui a ravagé le port de Beyrouth.
«Je voudrais annoncer que le FBI [police fédérale américaine] va bientôt se joindre aux enquêteurs libanais et internationaux, à l'invitation des Libanais», a annoncé le sous-secrétaire d'Etat pour les Affaires politiques et numéro trois de la diplomatie américaine, David Hale, en visite dans la capitale libanaise ce 13 août.
La ministre française des Armées, Florence Parly, est arrivée à Beyrouth pour une visite de soutien au Liban après l'explosion qui a ravagé la capitale, et au cours de laquelle elle va accueillir le porte-hélicoptères Le Tonnerre chargé d'aide.
«C'est une visite de soutien, qui sert notamment à réitérer les messages du président de la République [...] et qui traduit le rôle majeur de la France dans la réponse de crise», a déclaré à l'AFP Noor Akl, attachée de presse de l'ambassade de France à Beyrouth.
Le cabinet de la ministre avait également expliqué que l'un des objectifs était «de déblayer le port pour le rendre de nouveau opérationnel».
Ce déplacement intervient une semaine après celui du président Emmanuel Macron, qui a promis de l'aide aux Libanais et exhorté les autorités à engager des réformes structurelles pour pouvoir bénéficier d'une aide internationale à la reconstruction.
Le coût des dégâts causés à Beyrouth par l'explosion meurtrière et dévastatrice au port dépasse les 15 milliards de dollars, a annoncé le président du Liban Michel Aoun.
Les estimations préliminaires pour les pertes essuyées [après] l'explosion au port dépassent les 15 milliards de dollars
«Les estimations préliminaires pour les pertes essuyées [après] l'explosion au port dépassent les 15 milliards de dollars», a assuré le président libanais lors d'un entretien téléphonique avec le roi d'Espagne Felipe VI, selon le compte Twitter de la présidence.
Le parquet libanais va interroger à partir du 14 août plusieurs ministres, anciens et actuels, au sujet de la présence pendant des années au port de Beyrouth de tonnes de nitrate d'ammonium à l'origine d'une explosion meurtrière, selon une source judiciaire citée par l'AFP.
«L'interrogatoire va commencer vendredi avec l'ex-ministre des Travaux publics Ghazi Aridi, avant la convocation la semaine prochaine» de trois autres ministres au moins, dont l'actuel ministre démissionnaire des Travaux publics Michel Najjar, a précisé la source judiciaire.
Emmanuel Macron a mis en garde contre «toute interférence extérieure» au Liban lors d'un entretien téléphonique avec le président iranien Hassan Rohani.
Le chef de l'État a rappelé «la nécessité, pour toutes les puissances concernées, d'éviter toute escalade des tensions, ainsi que toute interférence extérieure et de soutenir la mise en place d'un gouvernement de mission en charge de gérer l'urgence», selon un communiqué de l'Elysée.
Des violences ont éclaté à Beyrouth à l'occasion d'une nouvelle manifestation au lendemain de la démission du gouvernement.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a appelé ce 10 août le Liban à la «formation rapide d'un gouvernement qui fasse ses preuves auprès de la population», après la démission de l'actuelle équipe au pouvoir à la suite de l'explosion dévastatrice survenue dans le port de Beyrouth.
«Il est désormais indispensable que les aspirations exprimées par les Libanais en matière de réformes et de gouvernance soient entendues», a déclaré le ministre dans un communiqué.
Naji Abou Khalil, membre du comité exécutif du parti libanais Bloc national, s'est réjoui sur RT France la «victoire du peuple libanais» face au gouvernement.
«Il était inévitable que ce gouvernement démissionne, mais encore une fois ce gouvernement n'est pas le seul à porter cette responsabilité. Derrière lui, la responsabilité est celle d'une classe politique qui dirige le pays depuis 30 ans et qui est responsable de la négligence, de la corruption et de la catastrophe [du 4 août]», a-t-il déclaré.
Il a par ailleurs évoqué la mise en place d'un front d'opposition rassemblant les partis nés de la «révolution d'octobre» et les partis anciens inscrits dans une «optique réformiste», pour mettre en place «un gouvernement indépendant qui soit capable de mener une phase de transition et d'organiser des élections pour permettre un remplacement de cette élite politique».
«En fait, c'était un gouvernement qui était peut-être un peu trop sous la coupe du Hezbollah et du parti "aouniste" [lié au président Michel Aoun, Ndlr.]», a estimé Michel Touma, co-rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour.
Il a par ailleurs souligné que le gouvernement précédent avait échoué à se montrer transpartisan. Il a cependant tenu à préciser que les «réalités libanaises» étaient «complexes», et qu'on ne pouvait par conséquent pas remettre en cause le système politique communautaire actuel.