Toute personne provenant de France sera désormais placée en quarantaine à son arrivée au Royaume-Uni
- Avec AFP
A partir du 15 août, les voyageurs en provenance de France devront s'«isoler pendant 14 jours» au Royaume-Uni. L'annonce, faite par le gouvernement britannique en pleine période estivale, a immédiatement attiré le mécontentement de Paris.
«Si vous arrivez au Royaume-Uni de l'une de ces destinations après 4 heures GMT samedi, vous devrez vous isoler pendant 14 jours.»
Les personnes en provenance – notamment – de France et se rendant au Royaume-Uni seront soumises à partir du 15 août à une quarantaine de deux semaines. C'est ce qu'a fait savoir le 13 août le gouvernement britannique, s'attirant immédiatement le mécontentement et la promesse d'une «mesure de réciprocité» de la part de Paris.
La décision britannique, qui concerne également plusieurs autres pays et îles, fait suite à une inquiétante recrudescence de l'épidémie de coronavirus dans ces territoires. «Les statistiques montrent que nous devons retirer la France, les Pays-Bas, Monaco, Malte [...] de notre liste de corridors de déplacements pour conserver des taux d'infection à la baisse», a déclaré le ministre des Transports Grant Shapps sur Twitter.
Data shows we need to remove France, the Netherlands, Monaco, Malta, Turks & Caicos & Aruba from our list of #coronavirus Travel Corridors to keep infection rates DOWN. If you arrive in the UK after 0400 Saturday from these destinations, you will need to self-isolate for 14 days.
— Rt Hon Grant Shapps MP (@grantshapps) August 13, 2020
La France promet une «mesure de réciprocité»
Paris a vivement réagi dès le 13 août au soir à cette annonce. Il s'agit d'«une décision britannique que nous regrettons et qui entraînera une mesure de réciprocité, en espérant un retour à la normale le plus rapidement possible», a tweeté le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, Clément Beaune.
Le lendemain, le ministre chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a lui fait part de la volonté du gouvernement français «d’harmoniser les protocoles sanitaires pour assurer un haut niveau de protection des deux côtés de la Manche».
La France regrette la décision du Royaume Uni et appliquera des mesures de réciprocité dans le champ des transports. J’ai dit à mon homologue @grantshapps notre volonté d’harmoniser les protocoles sanitaires pour assurer un haut niveau de protection des deux côtés de la Manche. https://t.co/bH7LkqD3LB
— J-Baptiste Djebbari (@Djebbari_JB) August 13, 2020
Les 500 000 Britanniques vivant en France concernés
Cette mesure devrait également frapper de plein fouet les nombreux Britanniques se trouvant actuellement en vacances en France ou dans les autres pays européens concernés et pourrait provoquer un exode de vacanciers désireux d'échapper à cette contrainte à leur retour. Il est estimé qu'environ un demi-million de Britanniques se trouvent actuellement en vacances en France.
Elle intervient alors que les indicateurs de suivi de l'épidémie de Covid-19 en France «continuent de se dégrader», a assuré la Direction générale de la Santé (DGS), avec un nombre de nouveaux cas confirmés qui «augmente régulièrement». Sur les dernières 24 heures, 2 669 nouveaux cas ont été détectés contre 2 524 le 1er août, a-t-elle noté dans son point quotidien.
Londres avait initialement imposé une quarantaine à tous les voyageurs arrivant sur son sol, avant d'opter finalement pour la création de «corridors de déplacement» exemptant certains pays d'origine de l'obligation de s'isoler. La quarantaine a été réintroduite fin juillet pour les passagers en provenance d'Espagne. Cette décision avait pris de court les compagnies aériennes, ainsi que des milliers de Britanniques sur le point de partir en vacances. La quarantaine a également été réintroduite la semaine dernière pour les personnes arrivant d'Andorre, de Belgique et des Bahamas.
La Grande-Bretagne, pays d'Europe le plus touché par le virus, déplore à ce jour plus de 41 000 décès et son Premier ministre Boris Johnson a été vertement critiqué dans son pays pour sa gestion de la crise sanitaire.