Cour suprême américaine : vers une nomination en pleine campagne présidentielle ?
La doyenne des juges de la Cour suprême américaine, Ruth Bader Ginsburg, très appréciée du Parti démocrate, est décédée à l'âge de 87 ans le 18 septembre. La question de sa succession intervient alors que la campagne présidentielle bat son plein.
Après le décès de Ruth Bader Ginsburg à l'âge de 87 ans, la nomination d'un nouveau juge à la Cour suprême des Etats-Unis s'avère cruciale en cette fin de campagne électorale présidentielle, dans la mesure où l'institution pourrait être appelée à se prononcer en cas de litige sur le scrutin. Or, sans nouvelle nomination d'ici le 3 novembre, les juges de la Cour suprême seraient au nombre de huit, ce qui pourrait donner lieu à un vote ex æquo.
Donald Trump s'est prononcé ce 19 septembre pour un remplacement rapide, un choix politique susceptible d'enflammer la fin de campagne présidentielle. Nommer les magistrats du temple du droit est «la décision la plus importante» pour laquelle un président est élu, a-t-il dit sur Twitter. «Nous avons cette obligation, sans délai», a-t-il tranché.
.@GOP We were put in this position of power and importance to make decisions for the people who so proudly elected us, the most important of which has long been considered to be the selection of United States Supreme Court Justices. We have this obligation, without delay!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) September 19, 2020
Biden et Obama appellent Trump à s'abstenir
Le locataire de la Maison Blanche semble décidé à s'engager dans une désignation au pas de charge qui ferait basculer le temple du droit américain dans le camp conservateur pour plusieurs décennies.
A 45 jours de l'élection présidentielle, le candidat démocrate Joe Biden et l'ancien président Barack Obama ont immédiatement mis en garde Donald Trump. «Les électeurs doivent choisir le président, et le président doit proposer un juge au Sénat», a déclaré Joe Biden. Barack Obama a appelé son successeur républicain à s'abstenir alors que «des bulletins de vote sont déjà déposés» pour le scrutin du 3 novembre, par anticipation ou par correspondance.
Pour l'heure, le chef républicain du Sénat a déclaré qu'il organiserait un vote à la chambre haute du Congrès si Donald Trump nommait un successeur avant l'élection du 3 novembre. «Nous avons promis de travailler avec le président Trump et de soutenir son programme, notamment ses choix remarquables pour les postes de juges fédéraux […] Une nouvelle fois, nous tiendrons notre promesse. Le candidat du président Trump aura droit à un vote dans l'enceinte du Sénat des Etats-Unis», a fait savoir Mitch McConnell dans un communiqué.
Plus tôt, Donald Trump a rendu hommage à la doyenne de la Cour suprême des Etats-Unis, qu'il a qualifiée de «colosse du droit». Le président des Etats-Unis a salué dans un communiqué un «esprit brillant» dont les décisions, notamment en matière de droits des femmes, «ont enthousiasmé tous les Américains».
President @realDonaldTrump on the death of Justice Ruth Bader Ginsburg: "She led an amazing life...She was an amazing woman, whether you agreed or not...I am sad to hear that."#RIPRBGpic.twitter.com/VTqNfohK8X
— Team Trump (Text VOTE to 88022) (@TeamTrump) September 19, 2020
«Combattante jusqu'au bout», cette magistrate progressiste «a prouvé qu'on peut être en désaccord sans être désagréable», a-t-il encore estimé.
Les neuf juges de la Cour suprême sont nommés à vie, et Donald Trump a déjà procédé à deux nominations, celles des conservateurs Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh. Son camp dispose actuellement de cinq juges.