Le scientifique iranien assassiné aurait été tué au moyen d'une mitraillette télécommandée
Selon l'agence de presse Fars, le savant atomiste iranien Mohsen Fakhrizadeh, tué le 27 novembre, aurait été assassiné au moyen d'une mitraillette télécommandée. L'Iran accuse Israël du meurtre, et d'avoir joué le rôle de «mercenaire» des Etats-Unis.
Le savant iranien Mohsen Fakhrizadeh, assassiné le 27 novembre 2020 près de Téhéran, aurait été tué au moyen d'une mitraillette télécommandée, selon l’agence de presse iranienne Fars.
L'agence affirme le 29 novembre que la voiture en tête du convoi de trois véhicules blindés assurant la sécurité du scientifique aurait quitté sa position afin de procéder à des contrôles de sécurité et de préparer l’arrivée de Mohsen Fakhrizadeh et de sa femme dans leur maison d’Absard, à l’est de Téhéran.
Quelques instants plus tard, la voiture où se trouvait le couple a été touchée par des balles. Mohsen Fakhrizadeh serait descendu en pensant que le son avait été provoqué par un accident, un problème mécanique ou un obstacle sur la route.
Une fois à l'extérieur, Mohsen Fakhrizadeh aurait été touché de trois balles tirées depuis «une Nissan stationnée à 150 mètres» par l'arme télécommandée.
L’un des gardes du corps de Mohsen Fakhrizadeh aurait lui aussi été blessé de plusieurs balles. La Nissan aurait par la suite explosé.
Ali Shamkhani, secrétaire général du Conseil suprême de sécurité nationale d'Iran, a expliqué le 30 novembre que l'opération était «très complexe» et «[que] les dernières technologies électroniques avancées [avaient] été utilisées».
الآن: علي شمخاني، الأمين العام للمجلس الأعلى للأمن القومي الإيراني: الموساد الإسرائيلي من نفذ عمليات اغتيال العالم النووي الإيراني محسن فخري زاده وكانت العمليات غاية في التعقيد وأستخدمت فيها أحدث التقنيات الإلكترونية المتطورة، ومجاهدي خلق ايران كان لهم دورًا في هذه العمليات. pic.twitter.com/TO1lEbHmXu
— M.Majed محمد مجيد (@MohamadAhwaze) November 30, 2020
Plus tôt, le 29 novembre, Mohamad Ahwaze, un journaliste iranien basé à Londres, avait affirmé que l’attaque aurait été menée par une douzaine d’hommes. Possédant des compétences équivalentes à des «forces spéciales d’armées modernes», ils auraient bondi sur le convoi de Mohsen Fakhrizadeh sur un rond-point à l'entrée d'Absard. Ils auraient été appuyés par une équipe logistique de 50 personnes, qui auraient infiltré les services de sécurité iraniens.
Mohamad Ahwaze dénonce des fuites de la part du gouvernement iranien et des Gardiens de la Révolution : l’équipe qui a attaqué le scientifique savait, selon ces sources, où il se trouvait.
Par ailleurs, PressTV a rapporté le 30 novembre, citant une source anonyme, que des armes récupérées sur les lieux de l'attaque contre Mohsen Fakhrizadeh avaient été «fabriquées en Israël».
L'Iran appelle à la vengeance
Le 28 novembre, les autorités iraniennes ont accusé Israël d'être derrière l’assassinat du savant atomiste Mohsen Fakhrizadeh. Le président Hassan Rohani a assuré que l'Etat hébreu souhaitait semer le «chaos», et a promis que la mort de Fakhrizadeh serait vengée «en temps et en heure». Il a ajouté qu'Israël avait agi en «mercenaire» des Etats-Unis.
Au Parlement, les députés ont signé à l’unanimité le 29 novembre un appel à venger le scientifique. Ils prônent l’adoption d’une loi qui permettrait à l'Iran de mettre fin à l’autorisation donnée à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d’inspecter ses installations nucléaires.
La déclaration des membres du Majlis (Parlement iranien) a été lue devant les représentants le 29 novembre. Elle stipule qu'«une telle atrocité entraîne une réponse immédiate et regrettable» et propose «une relance de la brillante industrie nucléaire du pays en mettant fin à son adhésion volontaire au Protocole additionnel». Le porte-parole du Parlement, Mohammad-Baqer Qalibaf, a appelé à mettre en place «une réponse forte» face à cet assassinat.
Mohsen Fakhrizadeh avait été accusé en avril 2018 par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou d'être le chef d'un programme nucléaire iranien à visée militaire dont l'Iran a toujours nié l’existence.