Pompeo se félicite d'avoir mis fin à «des décennies d'apaisement» entre Pékin et Washington
Quatre jours avant de quitter son poste de secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo a tiré à boulets rouges contre Pékin dans une série de tweets incendiaires. Une initiative qui fait suite à de récentes sorties contre Cuba ou encore l'Iran.
En amont de l'investiture de Joe Biden prévue le 20 janvier, le 70e secrétaire d'Etat des Etats-Unis, Mike Pompeo, prépare à sa façon le départ de l'administration Trump en multipliant les sorties sur la scène internationale. Ce 16 janvier, le chef de la diplomatie américaine a par exemple publié plus d'une dizaine de tweets incendiaires à l'attention du Parti communiste chinois.
«Le Parti communiste chinois est une menace», a-t-il écrit dans un première publication qui annonçait la couleur, avant d'ajouter : «Pendant 50 ans, l'Amérique s'est mise à genoux devant la Chine. Mais pas sous l'administration Trump.»
The Chinese Communist Party is a threat. The people of China are not. For 50 years, America bent its knee to China. Under the Trump Administration, no more. pic.twitter.com/OS1J1WrL5k
— Secretary Pompeo (@SecPompeo) January 16, 2021
A peine 30 minutes plus tard, le chef du département d'Etat s'est félicité d'avoir réussi à «mettre fin des décennies d'apaisement» entre Pékin et Washington. «Nous ne pouvons plus ignorer les différences politiques et idéologiques entre les Etats-Unis et la République populaire de Chine, entre la liberté et la tyrannie», a-t-il précisé.
The Trump Administration ended decades of appeasement and misguided engagement policy toward the Chinese Communist Party. We can no longer ignore the political and ideological differences between the U.S. and the People's Republic of China, between freedom and tyranny. pic.twitter.com/zrR7hRGfPp
— Secretary Pompeo (@SecPompeo) January 16, 2021
S'en est suivie une série de commentaires visant directement le gouvernement chinois, dont il a notamment dénoncé le «régime autoritaire» et qu'il a également accusé de «mentir» en permanence ainsi que de faire des «promesses vides».
Puis est venu le volet sanitaire, sur lequel Mike Pompeo a encore tiré à boulets rouges sur Pékin. «Le gouvernement chinois a lâché le virus sur le reste du monde», peut on lire dans une infographie en commentaire de laquelle Mike Pompeo a ajouté : «Le Parti communiste chinois [...] a laissé le monde souffrir [pendant que] l'Amérique invente des vaccins pour le monde». Une accusation qui fait suite à celles de Donald Trump en mai dernier par lesquelles il pointait du doigt la responsabilité de la Chine. Le président américain disait alors à propos du virus : «C'est quelque chose qui aurait pu être contenu à l'endroit d'origine et je pense que ça aurait pu être jugulé très facilement.» Sur ce point, l'ambassadeur de Chine en France avait exprimé un démenti très ferme et déploré «une accusation sans fondement», accusant le président américain de «duper les gens avec des lessives en poudre».
CCP closed travel inside China and allowed the world to suffer. America invents vaccines for the world. Every human being can see this contrast. pic.twitter.com/NTSQAOIUIW
— Secretary Pompeo (@SecPompeo) January 16, 2021
En outre, le secrétaire d'Etat américain a également accusé la Chine de faire «disparaître ses docteurs», en référence au décès de Li Wenliang. Considéré comme un héros national par de nombreux Chinois, le médecin de Wuhan qui avait donné l'alerte sur le coronavirus y aurait succombé en février 2020, période à laquelle les autorités chinoises avaient annoncé l'ouverture d'une enquête afin d'établir les circonstances exactes de sa mort.
Cette série de tweets belliqueux fait suite à d'autres sorties fracassantes du secrétaire d'Etat. «Du 9 au 12 janvier, une semaine avant de quitter les lieux, il a multiplié les annonces tonitruantes, voire provocatrices, concernant l’Iran, la guerre au Yémen, les relations avec Cuba ou encore avec Taïwan», relevait ainsi le 15 janvier Radio-Canada dans un article revenant sur «les bombes à retardement de Mike Pompeo».
Pour rappel, l'administration Trump décidait le 11 janvier de placer Cuba sur la liste noire des pays soutenant le terrorisme, d'où le pays avait été retirée en 2015 par Barack Obama, dont Joe Biden était le vice-président. Une récente décision largement commentée sur la scène internationale.