«Nos terres, notre territoire» : Moscou met en garde l'Occident avant une rencontre sur l'Arctique
Le ministre des Affaires étrangères a rappelé qu'il était «légal et légitime» pour Moscou de défendre sa zone d'influence en Arctique, son littoral. Une mise en garde contre les pays Occidentaux et leurs ambitions grandissantes dans la région.
Lors d'une conférence de presse ce 17 mai – deux jours avant un important forum sur l'Arctique – le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a tenu à rappeler quelques évidences concernant la région, source croissante de convoitises économiques et géopolitiques des Occidentaux.
«Nous voyons des critiques sur le fait que la Russie développe son activité militaire dans l'Arctique. Mais il est clair pour tout le monde depuis longtemps que ce sont nos terres, notre territoire, nous répondons de la sécurité de notre littoral et tout ce que nous faisons là-bas est parfaitement légal et légitime», a ainsi déclaré le chef de la diplomatie russe.
«Quand l'OTAN essaye de justifier son offensive dans l'Arctique, ce n'est pas la même situation et nous avons des questions pour nos voisins, comme la Norvège, qui essayent de justifier la venue de l'Alliance en Arctique», a-t-il souligné.
Sergueï Lavrov a prôné la relance de rencontres régulières entre les chefs des états-majors des pays membres du Conseil de l'Arctique (Russie, Etats-Unis, Canada, Danemark, Suède, Finlande, Norvège et Islande) afin de «faire baisser les risques sur le plan militaire».
Début février, quatre bombardiers B-1 de l'US Air Force et environ 200 membres du personnel de la base aérienne de Dyess, au Texas, ont été déployés pour la première fois par les Etats-Unis sur la base aérienne d'Orland, en Norvège. D'une durée annoncée de trois semaines, leur mission avait pris place dans le cercle polaire arctique et l'espace aérien international au large du nord-ouest de la Russie. Selon plusieurs responsables de la Défense cités par CNN, Washington la présentait comme la possibilité de «réagir plus rapidement à une éventuelle agression russe». L'année dernière, Washington avait déployé des navires en mer de Barents, dans la zone économique exclusive de la Russie.
De son côté, Moscou a rouvert et modernisé ces dernières années plusieurs bases et aérodromes abandonnés depuis la fin de l'époque soviétique. L'armée russe y a en outre déployé ses systèmes de défense anti-aérienne dernier cri S-400. Le président Vladimir Poutine a fait de l'exploitation économique de l'Arctique une priorité stratégique, notamment via la création d'une voie maritime le long des côtes du grand nord pour relier l'Europe à l'Asie et concurrencer le Canal du Suez.