Le président du Parlement européen plaide pour une mission de sauvetage en mer des migrants
- Avec AFP
David Sassoli, président du Parlement européen, a plaidé pour qu'une mission d'ampleur européenne soit mise sur pied pour secourir les migrants en Méditerranée. Seul l'embargo sur les livraisons d'armes à la Libye mobilise aujourd'hui l'UE.
Le président du Parlement européen David Sassoli a plaidé le 14 juin pour la mise en place d'une mission européenne de recherche et de sauvetage en Méditerranée pour sauver les vies de migrants, estimant qu'il n'était «plus acceptable» de laisser cette tâche aux seules ONG.
«Je crois qu'il est de notre devoir avant tout de sauver des vies. Il n'est plus acceptable de laisser cette responsabilité aux seules ONG qui remplissent une fonction de substitution en Méditerranée», a déclaré l'Italien lors d'une conférence sur l'asile et la migration.
Our duty is to save lives. It is no longer acceptable to leave this responsibility only to NGOs. We need a European search and rescue mission at sea.
— David Sassoli (@EP_President) June 14, 2021
My speech at today's high-level inter-parliamentary conference on migration and asylum → https://t.co/iStobnEOOApic.twitter.com/Yt4oYzMGhi
«Il faut repenser à une action commune de l'Union européenne en Méditerranée qui sauve des vies et s'attaque aux trafiquants. Nous avons besoin d'un mécanisme européen de recherche et de sauvetage en mer qui utilise l'expertise de tous les acteurs impliqués, des États membres à la société civile en passant par les agences européennes», a-t-il ajouté.
Depuis le début de l'année au moins 813 migrants sont morts en tentant de traverser la Méditerranée, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). En 2020, ils étaient 1 419 et en 2019, 1 885.
En Méditerranée centrale, la route la plus meurtrière, l'UE soutient financièrement les garde-côtes libyens, chargés d'intercepter les migrants en mer, un accord dénoncé par les défenseurs des droits humains qui soulignent que ce pays n'est pas un lieu de débarquement sûr.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme a récemment mis en cause dans un rapport les pratiques actuelles qui «échouent à donner la priorité à la vie, à la sécurité et aux droits de l'Homme des personnes qui tentent de passer d'Afrique en Europe». En vertu du droit maritime, tout navire en mer a le devoir de secourir une embarcation en détresse.
L'Union européenne est présente dans le cadre d'une mission militaire en Méditerranée centrale, l'opération Irini, qui a pour seul mandat de faire respecter l'embargo imposé par les Nations unies sur les livraisons d'armes à la Libye, et non plus de lutter contre les passeurs, comme la mission précédente.
Ses navires interviennent dans des zones à l'écart des routes empruntées par les migrants, une condition exigée par l'Autriche et la Hongrie.
Le nouveau Pacte sur la migration et l'asile, proposé par la Commission européenne en septembre, ne prévoit pas une telle mission mais recommande que soient mises à l'abri des poursuites les ONG qui viennent au secours des migrants en détresse et propose un mécanisme de relocalisation des personnes sauvées en mer pour éviter les négociations actuelles au cas par cas entre Etats membres.