Vladimir Poutine et Emmanuel Macron se sont entretenus au sujet de l'Afghanistan
Le président russe et son homologue français ont échangé au cours d'un entretien téléphonique sur différents sujets internationaux. La situation en Afghanistan a été au cœur de la discussion.
Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont eu un échange téléphonique, ce 19 août, au cours duquel la situation en Afghanistan a été abordée.
Selon le communiqué du Kremlin, «les deux parties ont souligné l'importance d'assurer la sécurité de la population civile et de résoudre les problèmes humanitaires urgents». Le document ajoute que les deux hommes «se sont déclarés prêts, par des efforts conjoints, notamment dans le cadre du Conseil de sécurité de l'ONU et du G20, à contribuer à l'instauration de la paix et de la stabilité en Afghanistan.»
La perception russe de la situation en Afghanistan tranche avec l'embarras affiché des occidentaux, Etats-Unis et UE en tête. Le 17 août, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait appelé de ses vœux «un dialogue participatif» impliquant «toutes les forces principales» en Afghanistan. Pour le chef de la diplomatie russe, il convient de ne pas «se laisser guider par les critères que les Etats-Unis et l'OTAN ont tenté d'appliquer depuis 20 ans», mais de s'inspirer du respect «des traditions, de l'histoire et des coutumes» des Afghans. Sergueï Lavrov avait également vu comme un «signal positif» le fait que les Taliban à Kaboul «proclament [...] leur disposition à respecter les opinions des autres» composantes politiques du pays, ce fait constituant «peut être un pas vers la normalisation de la situation en Afghanistan.»
En dehors de l'Afghanistan, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont également échangé leurs vues sur d'autres sujets internationaux, comme le nucléaire iranien. Les dirigeants se sont prononcés en faveur du retour de la mise en oeuvre de l'accord de Vienne. A la demande d’Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a fait part de l’état d’avancement de la mise en œuvre des déclarations trilatérales sur le Haut-Karabagh. Il a été souligné que la situation dans la région est globalement stable, que des mesures sont prises pour rétablir les liaisons économiques et de transport dans le Caucase du Sud et pour répondre aux besoins humanitaires de la population. Des travaux conjoints, principalement au sein du Groupe de Minsk de l’OSCE, doivent en outre se poursuivre pour le règlement de la situation dans le Haut-Karabagh.
La crise interne ukrainienne a également été abordée. Vladimir Poutine a attiré l’attention sur «les actions destructrices de Kiev» qui contredisent directement les accords de Minsk.
Les deux parties ont souligné la nécessité pour les autorités de Kiev de mettre en œuvre tous les accords et en particulier celui de Minsk.
Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait eu une discussion avec Mario Draghi, chef du gouvernement italien, et les deux hommes s'étaient accordés sur la «nécessité d’une étroite coopération» au sein de l'UE «afin de mener à bien l’évacuation d’Européens et des Afghans les plus menacés, ainsi que pour anticiper les conséquences de la crise afghane», selon l'Elysée.