Face au retour des Taliban, des pays d'Asie centrale demandent à la Russie de leur fournir des armes
Inquiètes du retour au pouvoir des islamistes chez leur voisin afghan, d'ex-républiques soviétiques ont émis le souhait que Moscou leur fournisse des hélicoptères, des armes légères et des systèmes de surveillance des frontières.
Ce 26 août, la Russie a annoncé avoir reçu de nouvelles demandes de livraisons d'armes de la part de pays d'Asie centrale, dans un contexte de craintes liées à la victoire des Taliban en Afghanistan. Alexandre Mikheïev, le directeur général de Rosobonexport – l'agence chargée des exportations du complexe militaro-industriel russe – s'est exprimé comme suit en marge du forum Armée-2021 : «Nous travaillons déjà sur un certain nombre de demandes provenant des pays de la région concernant la fourniture d’hélicoptères russes, d’armes légères et de systèmes modernes de surveillance des frontières hautement efficaces.»
Comme le rapporte RIA Novosti, Alexandre Mikheïev a également souligné que Rosoboronexport se tenait prêt à aider les partenaires de la Russie en Asie centrale à réagir de manière adéquate aux menaces émergentes et à les approvisionner en armes et en équipements militaires nécessaires pour protéger leur population, leur souveraineté et leur indépendance.
La crainte d'incursions de combattants djihadistes
Ces ex-républiques soviétiques d'Asie centrale frontalières de l'Afghanistan – notamment l'Ouzbékistan et le Tadjikistan – et qui ont connu dans les années 1990 et 2000 des attaques djihadistes s'inquiètent du retour au pouvoir des Taliban depuis la prise de Kaboul le 15 août.
La Russie, qui dispose de bases militaires dans la région, craint des incursions de djihadistes afghans, y compris de «combattants déguisés en réfugiés» pouvant ensuite atteindre le territoire russe. L'essor du trafic d'opium et d'héroïne est une autre source d'inquiétude, selon l'AFP.
Après des manœuvres militaires conjointes menées par la Russie en Ouzbékistan et au Tadjikistan, de nouveaux exercices sont prévus du 7 au 9 septembre au Kirghizstan entre Etats membres de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance militaire conduite par Moscou. Ces manœuvres viseront à s'entraîner à «la destruction de groupes armés illégaux ayant envahi le territoire d'un état membre de l'OTSC», selon un porte-parole de l'alliance cité par l'agence Interfax. Les Taliban ont quant à eux assuré qu'ils ne menaçaient pas les autres pays d'Asie centrale.