Restriction des visas : l'Algérie convoque l'ambassadeur de France
Face à la décision de Paris de réduire fortement les visas à l'Algérie, le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué ce 29 septembre l'ambassadeur de France, François Gouyette en signe de protestation.
L'ambassadeur de France en Algérie François Gouyette a été convoqué au ministère algérien des Affaires étrangères ce 29 septembre, après la décision de Paris de réduire fortement les visas aux pays du Maghreb dont l'Algérie. Selon les autorités françaises, leurs homologues algériennes traînent des pieds pour récupérer leurs ressortissants expulsés en refusant de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés, qui font l'objet d'une mesure d'expulsion.
Dans un communiqué, le ministère algérien précise que François Gouyette, s'est vu notifier «une protestation formelle du gouvernement algérien suite à une décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation des ressortissants algériens à destination de la France».
«Cette décision qui est intervenue sans consultation préalable avec la partie algérienne comporte l'anomalie rédhibitoire d'avoir fait l'objet d'un tapage médiatique générateur de confusion et d'ambiguïté quant à ses motivations et à son champ d'application», a ajouté le ministère algérien.
«C'est une décision drastique, c'est une décision inédite, mais c'est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n'acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France», avait ainsi justifié sur Europe 1 Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement.
Très vite, l'Algérie avait réagit par l'intermédiaire d'Amar Benali, envoyé spécial chargé de la cause du Sahara Occidental et des pays du Maghreb arabe. Cité par l'agence de presse algérienne APS, celui-ci avait déploré une décision «disproportionnée» et «malencontreuse».
«Dans la forme, elle est malencontreuse car elle intervient à la veille du déplacement d’une délégation algérienne à Paris dans le but de faire le point sur tous les cas en suspens et de déterminer le mode opératoire le plus satisfaisant en vue de renforcer la coopération dans le domaine de la gestion de l’immigration irrégulière», avait-il déclaré.
En plus de l'Algérie, sont concernés par la décision française, le Maroc et la Tunisie. Rabat avait à ce titre regretté une mesure «injustifiée».