Péninsule arabique : Paris annonce un soutien militaire aérien aux Emirats arabes unis
Florence Parly a annoncé l'engagement de l'armée française aux côtés des Emirats arabes unis afin de «protéger leur espace aérien contre toute intrusion». Ce soutien français intervient deux jours après une annonce américaine similaire.
«Les Emirats arabes unis ont été victimes de graves attaques sur leur territoire au mois de janvier. Afin de marquer notre solidarité à l’égard de ce pays ami, la France a décidé de [lui] apporter un soutien militaire, notamment pour protéger leur espace aérien contre toute intrusion», a écrit le 4 février sur les réseaux sociaux la ministre française des Armées, Florence Parly, en réaction aux multiples attaques récemment revendiquées par les rebelles yéménites houthis contre ce pays du Golfe.
«Des avions de combat Rafale, qui appartiennent à notre dispositif permanent basé à Abou Dabi, sont ainsi engagés aux côtés des forces armées émiriennes dans des missions de surveillance, de détection et d’interception en cas de besoin», a poursuivi la ministre.
Des avions de combat Rafale, qui appartiennent à notre dispositif permanent basé à Abou Dabi, sont ainsi engagés aux côtés des forces armées émiriennes dans des missions de surveillance, de détection et d’interception en cas de besoin. pic.twitter.com/Zvy61yTr4M
— Florence Parly (@florence_parly) February 4, 2022
L'annonce d'un soutien militaire français aux Emirats intervient deux jours seulement après celle des Etats-Unis concernant l'envoi sur place d'un navire de guerre et d'avions de chasse de cinquième génération. Ce déploiement doit «aider les Emirats arabes unis à faire face à la menace actuelle», avait alors fait savoir l'administration américaine.
Au mois de janvier, les Emirats ont été la cible de trois attaques des Houthis, dont une opération menée avec des drones contre des installations pétrolières d'Abou Dabi, qui a fait trois morts.
Pour rappel, les Emirats arabes unis appartiennent à une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite, régulièrement épinglée lors de frappes meurtrières menées au Yémen. Toujours au mois de janvier, l'ONG Médecins sans frontières a ainsi pointé la responsabilité «incontestable» de la coalition dans une frappe aérienne sur une prison tenue par les rebelles houthis, qui a fait au moins 70 morts.
La coalition emmenée par Ryad a procédé sur le même mois à plusieurs frappes aériennes contre les Houthis, entraînant des pertes civiles également condamnées par l'ONU, bien qu'elle ait de son côté nié toute responsabilité.
En plus de sept ans de guerre au Yémen, l'ensemble des acteurs du conflit ont été accusés de «crimes de guerre» par des experts de l'ONU. Mise en cause pour de multiples «bavures», la coalition a reconnu des «erreurs» mais accuse la partie adverse d'utiliser les civils yéménites comme boucliers humains. Selon l'ONU, le conflit au Yémen a fait 377 000 morts et poussé les 30 millions d'habitants du pays au bord de la famine.