Coup de fil à Macron : Poutine aborde les «spéculations provocatrices» et le soutien armé à Kiev
Lors d'un nouvel échange avec Emmanuel Macron par téléphone consacré au dossier ukrainien, le président russe a déploré l'absence de réponse de l'OTAN aux propositions de Moscou de garanties de sécurité mutuelle.
Ce 12 février, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron se sont entretenus à l'initiative de ce dernier au sujet notamment de la crise ukrainienne. Selon un compte rendu publié par le Kremlin, les deux dirigeants «ont discuté de la situation liée aux spéculations provocatrices quant à une prétendue "invasion russe" de l'Ukraine, qui s'accompagnent de livraisons d'ampleur d'armements modernes à ce pays».
D'après la même source, Vladimir Poutine a «de nouveau attiré l'attention [de son homologue] sur l'absence de réponse substantielle de la part des Etats-Unis et de l'OTAN» aux propositions russes de garanties de sécurité mutuelle. La Russie réclame notamment l'arrêt de l'extension de l'OTAN et la limitation des déploiements militaires occidentaux à ses frontières, mais ces propositions n'ont pas rencontré l'avis favorables de Washington et de l'Alliance militaire.
Le président russe a par ailleurs déploré la réticence des principaux pays occidentaux à «pousser les autorités de Kiev à mettre en œuvre les accords de Minsk». Conclus en 2015, ceux-ci visent à mettre un terme au conflit entre les républiques autoproclamées de l'est ukrainien et le pouvoir central de Kiev, issu du coup d'Etat de 2014.
Le 10 février, des discussions au «format Normandie» étaient organisées à Berlin entre l’Ukraine, la Russie, la France et l’Allemagne mais elles n’ont pas abouti.
Un «dialogue sincère» pas compatible avec une «escalade» en Ukraine, selon Macron
Selon le compte rendu de l'Elysée, le président français a fait savoir à son homologue russe qu'un «dialogue sincère [n'était] pas compatible avec une escalade» militaire à la frontière russo-ukrainienne.
Toujours d'après la présidence française, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont «tous deux exprimé une volonté de poursuivre le dialogue» sur les «voies pour avancer sur la mise en œuvre des accords de Minsk» sur le Donbass et sur «les conditions de la sécurité et de la stabilité en Europe», a ajouté la présidence française.
Celle-ci a souligné par la suite avoir redit à Vladimir Poutine la «détermination à réagir» des Occidentaux en cas d'opération militaire russe en Ukraine — un scénario démenti par Moscou.