Sergueï Lavrov rencontre son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian à Moscou
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian donnent une conférence de presse conjointe après leur rencontre bilatérale à Moscou, ce 15 mars.
Ce 15 mars, à l'occasion d'une rencontre à Moscou, les ministres russe et iranien des Affaires étrangères ont plaidé pour un renforcement de la coopération économique entre les deux pays et l'application rapide de l'accord sur le nucléaire iranien.
Une hausse substantielle des échanges commerciaux entre Moscou et Téhéran en 2021
«Nous avons porté une grande attention à la coopération économique et commerciale malgré les sanctions illégitimes en cours et la pandémie de coronavirus. En 2021, [les échanges commerciaux] ont augmenté de près de 82% pour atteindre 4 milliards de dollars», a déclaré Sergueï Lavrov cité par l'agence Tass.
«Nous avons convenu de ne pas nous reposer sur nos lauriers et de renforcer les liens entre les milieux d'affaires [...] notamment au niveau inter-régional. Et nous sommes certains qu'aucune sanction illégitime ne viendra perturber ce développement», a ajouté Sergueï Lavrov.
«Nos relations se développent, nous avons beaucoup de projets économiques qui sont en train d'être mis en œuvre. Nous espérons que ces projets seront rapidement menés à bien, s'est réjoui de son côté Hossein Amir Abdollahian.
Convergence de vue sur le dossier du nucléaire
Les pourparlers ont également porté sur le brûlant dossier du nucléaire iranien. A ce titre, Sergueï Lavrov a souligné que Moscou et Téhéran étaient favorables à la reprise rapide de la mise en œuvre intégrale de l'accord de Vienne.
Sergueï Lavrov a par ailleurs assuré avoir reçu de Washington la garantie que les sanctions visant la Russie suite au conflit en Ukraine ne concerneraient pas sa coopération avec Téhéran, semblant lever un obstacle à la relance de l'accord sur le nucléaire iranien. «Nous avons obtenu des garanties écrites. Elles ont été incluses dans les accords de relance du Plan d'action global commun sur le programme nucléaire iranien», a-t-il affirmé.
Le ministre russe en a également profité pour démentir les allégations selon lesquelles Moscou freinerait la relance de l'accord sur le nucléaire iranien, visant ouvertement Washington.
«Les Américains répètent tous les jours que nous freinons l'accord, mais c'est un mensonge», a-t-il déclaré à ce sujet avant d'ajouter que «l'accord n'est pas approuvé définitivement dans plusieurs capitales, mais la capitale russe, Moscou, n'est pas l'une d'entre elles».
Amir-Abdollahian a pour sa part affirmé qu'«il n'y avait aucun lien entre les évènements en Ukraine et les pourparlers [sur la reprise du JCPOA] à Vienne». «A la suite des entretiens que j'ai eus avec M. Lavrov, la Russie – comme elle l'a fait ces dernières années, jouant un rôle positif dans ces pourparlers afin de parvenir à un accord solide – sera aux côtés de l'Iran», a-t-il déclaré.
«La partie américaine doit réduire ses exigences excessives pour que nous puissions parvenir à un accord», a conclu Hossein Amir Abdollahian.