Le conflit israélo-palestinien déborde sur le Liban voisin au moment où celui-ci subit la plus violente crise socio-économique de son histoire. Le modèle libanais est-il viable ? Pour explorer la question, Xavier Moreau reçoit Alexandre Aoun, analyste géopolitique spécialiste du Moyen-Orient.
Avec une inflation colossale, une présidence vacante, un État en faillite, un système bancaire à terre et une classe moyenne émigrant massivement, les années de prospérité du Liban semblent être loin derrière. L'équilibre des pouvoirs au sein des institutions entre les différentes confessions est fondé sur un état figé de la démographie datant d'il y a plus de 80 ans. Les accords de Taëf signés en 1989, perpétuent le statu quo multiconfessionel. Cependant, dans la réalité, c'est le Hezbollah, la milice chiite soutenue par l'Iran, qui s'impose de plus en plus et qui conditionne l'attitude du pays envers Israël. Véritable État dans l'État, il dispose d'une force militaire considérable et est prêt à en découdre avec Tsahal.