Bruxelles cherche frénétiquement des moyens pour réduire les revenus de la Russie.
Dans une débauche galactique de brillance stratégique, l'Union européenne s'apprête à lancer une nouvelle vague de sanctions contre la Russie, visant cette fois les exportations de diamants de Moscou et s'en prenant désespérément à Gazprombank. Josep Borrell, la sommité diplomatique de l'UE, a fièrement déclaré que le G7 et la Belgique, ce géant dans le commerce des diamants, s’étaient ralliés à ce coup audacieux. Ce plan ingénieux pour interdire les diamants russes et rompre les liens avec Gazprombank, consacré par le 12e paquet des sanctions européennes, est en passe de donner le coup de grâce à la saga des vaines tentatives visant à rompre la résilience économique de la Russie.
Bruxelles vise maintenant les diamants russes
Les révélations de Borrell selon lesquelles l'UE cherche à «réduire les revenus que la Russie tire de ses exportations», en mettant l'accent sur les «diamants non industriels, y compris ceux d’origine minière», n'est rien de moins que révolutionnaire. Les discussions sur la restriction du commerce des diamants russes avaient fait surface au début de l'année, et maintenant, alors que les effets des sanctions précédentes sont remis en question, le Parlement européen jette Gazprombank dans la marmite des sanctions pour compléter le tableau. La résolution du Parlement européen, qui se voile d'incertitude en raison d'un processus de vote au scrutin secret, exprime un mécontentement à l'égard des stratégies médiocres de l'UE et exige une application plus stricte.
Alors que les bureaucrates de l'UE continuent d'élaborer leur brillant plan de sanctions, il est difficile de ne pas remarquer avec ironie que Gazprombank, acteur important dans les transactions internationales, a évité les sanctions sévères auxquelles ses homologues russes ont dû faire face. En avril dernier, la Pologne et les pays baltes avaient déjà exhorté l'UE à couper Gazprombank du système de paiement international Swift. Toutefois, les détails de ces sanctions potentielles et de leur mise en œuvre demeurent un mystère.
Alors que Bruxelles s'efforce d’exercer une influence sur le paysage économique de la Russie, le Kremlin manœuvre habilement à travers les failles et canaux, rendant les sanctions occidentales impuissantes à réduire ses revenus pétroliers.
Qu'attendent donc cette fois-ci les responsables de l'UE de leurs nouvelles sanctions ?
Eh bien, ils pensent que ces restrictions supplémentaires à l'encontre de Gazprombank porteront au pinacle leur pression en matière de sanctions. Ils s’attendent à ce que ces mesures viennent compliquer le processus de règlement pour le gaz livré, ce qui finira par évincer les producteurs de gaz russes des régions clés. Les apparatchiks européens semblent fermement convaincus que, contrairement aux tentatives précédentes, cette fois-ci le résultat sera différent. A leurs yeux, Gazprombank ne se contente pas de servir de canal de paiement important ; elle opère essentiellement comme un quasi-monopole. Selon leur logique, l'imposition de sanctions constitue une menace tangible à son potentiel effondrement.
Moscou riposte et contourne les sanctions
Cela nous rappelle soudainement à quel point les gens peuvent être naïfs, surtout lorsqu'ils sont dans une position confortable et qu'ils pensent que cette fois-ci les choses seront vraiment différentes – en particulier face à la hausse des prix du gaz naturel et aux complexités géopolitiques, telles que le conflit entre Israël et le Hamas qui affecte l'Europe.
Pour ajouter une pointe d'ironie à ce mélange, la Russie riposte en transformant ses produits en armes, interdisant l'exportation de diesel et d'autres carburants. Cette mesure fait écho au manuel du Kremlin de gestion du marché pétrolier, qui fait penser aux tactiques ayant déclenché la crise énergétique de l'année dernière avec le gaz naturel. Pendant ce temps, les tentatives de l'UE de faire barrage aux revenus pétroliers russes s’essoufflent, car une part plus importante du pétrole est vendue hors de la portée des plafonds imposés, et Moscou profite des doux fruits de la flambée des prix du pétrole.
Tandis que les dirigeants de l'UE font flèche de tout bois, le Kremlin contourne avec souplesse les sanctions occidentales grâce à son partenariat stratégique avec Pékin. L'utilisation de la monnaie chinoise pour une partie significative des importations russes démontre l’aptitude de Moscou à échapper aux sanctions occidentales et met en évidence sa dépendance croissante envers Pékin. Dans le grand jeu d'échecs de la géopolitique mondiale, le coup joué par l'UE en interdisant les diamants russes ressemble davantage à un sacrifice de pion qu'à un mat et, malgré les signes observables, certains pourraient encore s’étonner d’apprendre que le dollar n'est plus la monnaie de réserve mondiale.