Peskov : «Comme toujours, les Russes ont été assez habiles pour profiter des sanctions»
Alors que l'Union européenne prépare un 12e paquet de sanctions visant la Russie, le porte-parole du Kremlin s'est félicité de la robustesse exceptionnelle de l'économie russe face aux pressions occidentales.
«Les Occidentaux sont à la peine car ils s'aperçoivent que les sanctions n'ont pas l'effet escompté», a remarqué Dmitri Peskov lors d'un entretien le 18 novembre avec le journaliste Pavel Zaroubine, diffusé sur Telegram.
Ce dernier demandait au porte-parole du Kremlin de réagir à la déclaration du président russe du 1er novembre où celui-ci s'était dit «préoccupé» face à de «possibles provocations» de la part des Occidentaux, qui pourraient par exemple recourir à de nouveaux sabotages, «le potentiel de nuisance des sanctions» étant selon Poutine déjà «épuisé».
«Le président ne fait pas de déclarations gratuites, il s'appuie sur certaines informations», a tout d'abord précisé le porte-parole du Kremlin. «Les Russes se sont arrangés pour tirer un bénéfice des sanctions», a-t-il ajouté. Citant un dicton russe, il a ensuite indiqué : «Tant qu'il n'y a pas péril en la demeure on ne réagit pas, eh bien nous avons réagi.»
Une réelle «menace d'effondrement»
«Il y avait une menace d'effondrement», a-t-il rappelé, contre laquelle il «a fallu mobiliser toutes les ressources [...] a fortiori à la sortie de deux années de Covid». Mais «grâce aux décisions adaptées des dirigeants et au travail titanesque du gouvernement, il a été possible de stabiliser la situation puis d'avoir de la croissance», a assuré le porte-parole, avant d'avertir qu'il était «indéniable que [les Occidentaux] allaient continuer à exercer des pressions sur notre pays».
Fin septembre la Banque européenne de reconstruction et de développement avait chiffré à 1,5% le taux de croissance de l'économie russe en 2023.
Le 14 novembre, le Haut représentant de la Commission européenne a déposé une proposition de 12e paquet de sanctions visant entre autres les ventes de diamants et le contournement des précédentes sanctions, 120 nouveaux individus et entités, en particulier dans le domaine de la défense et des nouvelles technologies, étant visés. Ces sanctions concerneraient également des proches des dirigeants russes, à l'instar du fils de Dmitri Medvedev.