Le Kremlin fustige les sanctions américaines contre les entreprises chinoises liées à la Russie
Moscou a dénoncé ce 2 mai les sanctions de Washington contre les entreprises chinoises travaillant avec la Russie, estimant que les relations avec Pékin resteraient inchangées. La Chine a appelé les États-Unis à cesser de la «dénigrer» avec de telles mesures «unilatérales et illégales».
«Les États-Unis continuent d'exercer une pression non dissimulée sur ces pays», a commenté ce 2 mai Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, au lendemain de nouvelles sanctions prises par le département du Trésor américain visant 300 entités et entreprises chinoises, mais aussi belges, slovaques, émiraties et turques, accusées d'avoir fourni des équipements au complexe militaro-industriel russe.
Selon Reuters, 80 entreprises seraient localisées en Chine et à Hong Kong et auraient entre autres exporté des pièces détachées utilisées pour la fabrication de drones.
«Les entreprises et les sociétés en souffrent, mais cela ne peut pas perturber le développement de nos relations bilatérales avec ces pays», a poursuivi Dmitri Peskov, avant d’ajouter : «Les pays y sont intéressés, ils veulent conserver leur souveraineté.»
«Nous espérons continuer à coopérer, de manière à minimiser progressivement les risques liés à de telles manifestations inamicales, ou plutôt hostiles», a-t-il encore déclaré à la presse.
Des sanctions illégales et unilatérales, selon Pékin
«La Chine exhorte les États-Unis à cesser de dénigrer et de réprimer la Chine et à cesser de mettre en œuvre des sanctions illégales et unilatérales», a déclaré la diplomatie chinoise dans un message transmis à l'AFP. «La Chine prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre résolument les droits légaux et les intérêts des entreprises chinoises», a-t-elle ajouté.
Selon Janet Yellen, secrétaire américaine au Trésor, son département a «constamment averti que les entreprises encourront des conséquences importantes si elles apportent un soutien matériel à la guerre menée par la Russie» et que ses «actions perturberont et dégraderont encore davantage les efforts de guerre de la Russie».
La diplomatie chinoise a souligné ce 2 mai qu’elle n’était «ni à l'origine ni partie prenante» à la crise en Ukraine, et a revendiqué le droit de développer des relations commerciales «normales» avec tous les pays, y compris la Russie.
Les relations entre la Chine et la Russie se sont renforcées depuis 2022, Moscou ayant réorienté ses débouchés vers l’Est. Pékin appelle à des négociations en Ukraine et n’a jamais condamné son voisin, en dépit des pressions occidentales.