Corridor Nord-Sud, Caucase : à Bakou, Poutine et Aliev affichent leur bonne entente
Vladimir Poutine est arrivé à Bakou le 18 août au soir pour une visite de deux jours. Les présidents russe et azerbaïdjanais ont mené des négociations bilatérales. Que ce soit au niveau économique ou pour la résolution de la crise du Haut-Karabakh, les deux dirigeants ont affiché leur bonne entente.
Poutine a été accueilli ce 19 août à la mi-journée à la résidence Zagulba du président Ilham Aliev, située à 40 kilomètres de Bakou, au bord de la mer Caspienne.
«Nous sommes très satisfaits du niveau d'interaction entre nos pays», a salué Aliev, qualifiant la Russie d’amie et d’alliée : «La déclaration sur la coopération alliée que nous avons signée en février 2022 est mise en œuvre avec succès, tant dans le domaine politique que dans le domaine économique. Nous constatons une dynamique positive, de bons chiffres».
La coopération se situe principalement dans le secteur de l'énergie, les entreprises russes et azerbaïdjanaises extrayant du pétrole et du gaz, notamment sur le plateau continental de la mer Caspienne.
Le corridor Nord-Sud a le vent en poupe
A cela s’ajoute le corridor multimodal Nord-Sud, qui doit relier Saint-Pétersbourg au Golfe persique en traversant le territoire de l’Azerbaïdjan, une voie devenue stratégique. Poutine a d’ailleurs annoncé que la Compagnie russe de construction navale unie et le chantier naval de Bakou commenceraient à produire des pétroliers fluvio-maritimes destinés aux routes de la mer Noire et de la Caspienne.
«Les liens commerciaux et économiques se développent avec succès», a souligné Poutine, ajoutant avec complicité et optimisme à son homologue : «Vous m'avez dit lors de notre précédente rencontre en Russie qu'un peu plus de quatre milliards de dollars [de volume d'échanges mutuels, NDLR] est un bon chiffre, mais ce n'est pas le cas. Je ne suis pas à la hauteur du potentiel de nos capacités». Et d’ajouter : «Plus de 1 270 entreprises à capitaux russes opèrent en Azerbaïdjan, et ce n'est bien sûr pas non plus la limite.»
Un message explicite à l’Arménie
Vladimir Poutine a ensuite soulevé l’épineuse question des tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan : «Il est clair et bien connu de tous que la Russie est également confrontée à des crises, notamment et en premier lieu, bien sûr, en Ukraine», a évoqué le dirigeant russe, avant d’ajouter que «l'implication historique de la Russie dans le Caucase du Sud» lui «imposait» de participer à ces événements si les parties l’exigeaient.
Moscou reste prête à faciliter la conclusion d'un accord de paix entre Bakou et Erevan et la démarcation de la frontière arméno-azerbaïdjanaise, qui a débuté en avril, a poursuivi Poutine, indiquant qu’il contacterait le Premier ministre arménien Pachinian à son retour de Bakou.
«Je sais que l'Azerbaïdjan vise à achever toutes les procédures liées à un règlement complet», a estimé le président russe.
La Russie a contribué à la résolution du conflit du Haut-Karabagh, en déployant un contingent de maintien de la paix en vertu de la déclaration de cessation des hostilités signée en novembre 2020 par Bakou, Erevan et Moscou. Après l’offensive éclair de l’Azebaïdjan en septembre 2023, la région est revenue sous le contrôle de facto de Bakou. Le 1er janvier, la République non reconnue du Haut-Karabakh a cessé d'exister et, au printemps, les soldats de maintien de la paix russes ont été retirés.