Nouvelle arme russe, réponse aux Tomahawk, perte d’autorité du prix Nobel… Poutine fait le point depuis le Tadjikistan

Le 10 octobre, le président russe Vladimir Poutine a donné une conférence de presse organisée dans le cadre du sommet Russie-Asie centrale qui s'est tenu au Tadjikistan, où le chef du Kremlin s'est rendu pour une visite d'État de trois jours.
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Conférence de presse de Vladimir Poutine
La course aux armements est déjà en cours
Une certaine course aux armements est déjà en cours, a déclaré Vladimir Poutine, interrogé sur le risque qu’une reprise des essais nucléaires et d’une réponse symétrique promise par la Russie ne provoquent une nouvelle course aux armements entre Moscou et Washington.
Le président russe a souligné qu’il n’avait pas précisé quels essais les États-Unis préparaient, ajoutant qu’il existait toujours une « tentation » de vérifier l’efficacité du combustible militaire et que certains pays y réfléchissaient. Il a affirmé que la Russie ferait « de même » si des essais nucléaires étaient menés dans d’autres pays.
Poutine a annoncé, par ailleurs, l’apparition prochaine d’un nouveau type d’arme en Russie : « Ce dont j’avais parlé à une époque est en plein développement. Nous sommes en train de le finaliser, et j’estime que nous serons sous peu en mesure d’annoncer une nouvelle arme, évoquée il y a quelque temps, dont les essais se déroulent avec succès. »
Moscou ne juge pas « critique » un éventuel refus américain de prolonger le traité New START
La Russie est prête à négocier avec les États-Unis la prolongation du Traité sur les armes stratégiques offensives (New START), a déclaré Vladimir Poutine, soulignant que les quatre prochains mois suffiraient pour cela.
Néanmoins, selon lui, si la partie américaine refuse, ce ne sera « absolument pas critique » pour Moscou.
« Frime » et « bluff » : Poutine sur les menaces de Kiev de frapper la Russie avec des Tomahawk
Vladimir Poutine a qualifié de « bluff » et de « frime » les menaces de Volodymyr Zelensky de frapper Moscou et le Kremlin si les États-Unis fournissaient à l’Ukraine des missiles à longue portée Tomahawk. Il a indiqué que la réponse de la Russie à ces missiles américains consistait à « renforcer les systèmes de défense antiaérienne ».
Les militaires russes sont aujourd’hui « au premier plan »
Le destin de la Russie est toujours entre les mains du peuple, mais aujourd’hui, ce sont les militaires russes qui sont « au premier plan », a déclaré Vladimir Poutine. Selon lui, les soldats russes au front accomplissent des missions décisives pour l’avenir du pays.
Le président russe a révélé que, pour son anniversaire, le 7 octobre, les militaires lui avaient offert des icônes ayant sauvé des soldats russes. Ces icônes portaient des traces d’impacts de balles.
Le sommet Russie–Monde arabe, reporté en raison de la situation au Moyen-Orient
Vladimir Poutine a précisé que le report du sommet Russie–Monde arabe avait été décidé à son initiative. « Je ne veux pas interférer avec le processus qui, nous l’espérons, s’est maintenant établi au Moyen-Orient et se déroule, pour le coup, à l’initiative et avec la participation directe de Trump », a-t-il déclaré.
Le prix Nobel de la paix a perdu son autorité
Commentant le choix de Maria Corina Machado, préférée à Donald Trump comme lauréate du prix Nobel de la paix, Vladimir Poutine a affirmé que la distinction avait perdu son autorité.
« Ce n’est pas à moi de décider à qui décerner le prix Nobel [de la paix]. Je doute que quelqu’un parmi vous ou vos téléspectateurs conteste ce que je vais dire. Il y a eu des cas où le comité avait accordé le prix à des personnes qui n’avaient rien fait [pour la paix] », a-t-il déclaré.
Le président russe a toutefois souligné que Trump faisait « vraiment beaucoup » pour résoudre des crises qui duraient depuis des années. « En ce qui concerne le conflit en Ukraine, il s’y emploie sincèrement. Certaines choses ont abouti, d’autres non. Peut-être pourrons-nous encore accomplir beaucoup de choses sur la base des accords et des discussions d’Anchorage. Mais il fait vraiment des efforts », a-t-il ajouté.
Le chef du Kremlin a cité la situation au Moyen-Orient comme l’exemple le plus frappant de la résolution des conflits par le président américain. « Si l’on réussit à accomplir tout ce que Donald s’est fixé, tout ce dont il a parlé et ce qu’il s’efforce de faire, ce sera un événement historique », a-t-il estimé.
La Russie et les États-Unis restent dans le cadre des accords d’Anchorage sur l’Ukraine
Moscou et Washington s’entendent sur la voie à suivre et les objectifs à atteindre pour mettre fin au conflit ukrainien par des moyens pacifiques, a confirmé Vladimir Poutine.
« Je suis convenu avec Donald [Trump] que je devais réfléchir davantage à Moscou et discuter de ce sujet avec nos collègues et alliés, et il m’a dit la même chose de son côté. Ce sont des questions complexes qui nécessitent un travail supplémentaire, mais nous nous appuyons sur la discussion qui a eu lieu à Anchorage », a-t-il déclaré.
Le président russe a souligné que la position de la Russie sur cette question « reste inchangée ». « Nous estimons qu’il faut encore finaliser certains points des deux côtés, mais en général, nous restons dans le cadre des accords d’Alaska », a-t-il ajouté.
Poutine : « Il n’y a pas eu de crise entre la Russie et l’Azerbaïdjan »
La situation dans les relations russo-azerbaïdjanaises peut être qualifiée de « crise émotionnelle », survenue dans le contexte de la tragédie de l’avion d’AZAL en décembre 2024, a affirmé Vladimir Poutine.
« J’espère sincèrement que cette page est désormais tournée, que nous irons de l’avant en développant nos relations sans difficultés et en menant à bien les grands — les vraiment grands — projets que partagent nos deux pays », a-t-il déclaré.
Toutefois, selon lui, il ne s’agit pas d’une crise des relations interétatiques, les liens commerciaux et économiques ayant continué à se développer. Le président russe a souligné que l’Azerbaïdjan est un pays pratiquement russophone, ce qui témoigne de la volonté de l’État de renforcer ses relations avec la Russie. Il a ajouté qu’il comptait beaucoup sur leur approfondissement dans les années à venir.
La victoire sur le nazisme, un héritage commun des pays de la CEI
Vladimir Poutine a qualifié la victoire sur le nazisme d’héritage commun et de fierté pour tous les peuples de la Communauté des États indépendants. Il a rappelé que, si l’histoire a uni ces nations, d’autres valeurs peuvent encore les rapprocher aujourd’hui et demain.
La Communauté des États indépendants ne perd pas de son importance
Malgré la création de l’Union eurasienne, la Communauté des États indépendants (CEI) « ne perd rien de son importance », a affirmé Vladimir Poutine, soulignant son rôle dans le maintien d’un espace commun, notamment sur le plan humanitaire.
Le président russe a indiqué que la CEI est appelée à préserver tout ce qui reste de l’Union soviétique. Il a ajouté que, quelles que soient les différences culturelles entre les divers peuples de l’URSS, il existait tout de même un code moral et éthique commun à tous les Soviétiques, ce qui conserve une certaine importance.
Poutine a qualifié d’importante la décision de créer la « CEI plus », soulignant que la Communauté cessait d’être une « organisation familiale » et que ses capacités ainsi que son statut allaient s’accroître. Il a insisté sur le grand nombre d’États intéressés par une coopération et par la recherche d’intérêts communs.
Dans le cadre du deuxième sommet Russie-Asie centrale, le président russe Vladimir Poutine tient ce 10 octobre une conférence de presse à Douchanbé, capitale du Tadjikistan.