Le Sénégal annonce la création d’une commission pour réexaminer les contrats pétroliers et gaziers
Le Sénégal réaffirme son ambition de retrouver sa souveraineté économique, notamment sur son secteur pétrolier et gazier, en créant une commission d'experts chargée de réexaminer les contrats avec les entreprises étrangères productrices d’énergie.
Au Sénégal, le gouvernement a annoncé la création d’une commission d'experts des secteurs juridique, fiscal et énergétique pour réexaminer les contrats pétroliers et gaziers, ont rapporté les médias du pays, citant ce 19 août une déclaration du Premier ministre du pays, Ousmane Sonko.
Les autorités sénégalaises tiennent leur promesse de «revenir sur ces différents accords, de les renégocier et d'œuvrer à leur équilibre, dans l'intérêt national», a souligné le Premier ministre. Selon lui, la commission disposera de ressources suffisantes pour étudier les contrats et attirer des experts étrangers, si nécessaire.
Cette décision intervient alors que le Sénégal vient de commencer à produire du pétrole. En juin dernier, la société australienne Woodside Energy (WDS.AX) a annoncé avoir extrait du pétrole du champ de Sangomar, faisant entrer le Sénégal dans le cercle des pays producteurs d’hydrocarbures.
La production de gaz devrait également démarrer d’ici fin 2024 à partir du projet de gaz naturel liquéfié Great Torte Achmeim, exploité par British Petroleum.
Une question de souveraineté
Dès son entrée en fonction en avril dernier, le président Bassirou Diomaye Faye avait ordonné un audit des secteurs pétrolier, gazier et minier. Il avait promis alors de revoir les termes des contrats avec les sociétés étrangères.
Le jeune président, qui se positionne comme souverainiste, avait promis pendant sa campagne électorale de redéfinir les rapports du Sénégal avec la France. C’est dans ce cadre que son premier déplacement en Europe s’est fait en France, où il a demandé le 20 juin à son homologue français Emmanuel Macron de «donner une nouvelle impulsion» aux relations franco-sénégalaises, fondées sur «un respect mutuel» et «un partenariat équilibré».
Le Premier ministre Ousmane Sonko s’est montré quant à lui beaucoup plus virulent dans ses critiques envers la France et l’Occident, depuis sa nomination en avril dernier à la tête du gouvernement. Le 16 mai en présence du leader de la gauche française Jean-Luc Mélenchon, il a dénoncé la «néocolonisation» à l’œuvre, selon lui, dans les relations entre l’Occident et l’Afrique en général, et entre la France et le Sénégal en particulier.
D’inspiration «panafricaniste de gauche», le programme de Bassirou Diomaye Faye, nouveau président du Sénégal, et de son Premier ministre Ousmane Sonko vise à garantir la souveraineté économique du pays.