Les dépenses militaires africaines augmentent à plus de 52 milliards de dollars en 2024

Les dépenses militaires africaines augmentent à plus de 52 milliards de dollars en 2024© NurPhoto Source: Gettyimages.ru
Véhicule de l'armée lors du défilé militaire du 70e anniversaire de la Révolution algérienne.
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Les dépenses militaires ont augmenté globalement dans le continent africain l’année dernière, notamment en Algérie et dans les pays de l’Alliance des États du Sahel, alors que l’Afrique du Sud avait réduit ses dépenses au profit de la croissance économique et des services sociaux.

D’après une étude menée par l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), les dépenses militaires en Afrique ont augmenté à 52,1 milliards de dollars en 2024 sur l’ensemble du continent, avec une augmentation de 3 % par rapport au chiffre de l’année 2023 et de 22 % par rapport à l’année 2015.

Dans le détail, le rapport de SIPRI a indiqué que les dépenses militaires nord-africaines ont atteint 30,2 milliards de dollars en 2024, avec une hausse de 8,8 % par rapport à 2023 et de 43 % par rapport à 2015. Les dépenses de l'Algérie et du Maroc se sont élevées, à elles seules, à 90 % du total des dépenses de la région.

Algérie, le plus gros budget militaire d’Afrique

Les revenus juteux des hydrocarbures expliquent la hausse des dépenses militaires de l'Algérie qui ont augmenté de 12 % pour atteindre 21,8 milliards de dollars en 2024, occupant ainsi le premier rang des pays d'Afrique qui dépensent le plus au profit des forces armées. Le budget militaire de l'Algérie se taille la plus grosse part, en monopolisant 21 % du total des dépenses publiques.

Pour sa part, le Maroc a augmenté ses dépenses militaires de 2,6 % en 2024, pour atteindre 5,5 milliards de dollars, et ce, après deux baisses annuelles consécutives les années précédentes. Cette hausse s’explique principalement par la hausse des dépenses de personnel militaire.

Afrique subsaharienne, les dépenses militaires en berne

Les dépenses militaires des pays d’Afrique subsaharienne ont totalisé le chiffre de 21,9 milliards de dollars en 2024, avec une légère baisse de 3,2 % par rapport à l’année 2023 et de 13 % par rapport à 2015. Ce recul global des dépenses militaires en 2024 se doit principalement à la réduction des dépenses militaires dans des pays tels que l’Afrique du Sud, le Nigéria et l’Éthiopie, qui engagent les plus grosses dépenses militaires d'Afrique subsaharienne.

L'Afrique du Sud, qui occupe le premier rang des pays qui dépensent le plus dans le secteur militaire dans la sous-région, a vu son budget alloué aux forces armées réduire pour la quatrième année consécutive, à 2,8 milliards de dollars en 2024, avec un recul de 6,3 % par rapport à 2023 et 25 % de moins par rapport à 2015. La réduction des dépenses militaires sud-africaines se doit surtout, selon le SIPRI, à la politique du pays, axée sur le développement de la croissance économique et des services sociaux.

Fortes augmentations des dépenses militaires des pays de l’Alliance des États du Sahel

Les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont totalisé un budget de 2,4 milliards de dollars pour leurs dépenses militaires pour l’année 2024. Ces pays avaient rompu leur coopération avec la France en matière de défense et de sécurité et accru de manière significative leurs dépenses militaires.

Au Mali, les dépenses militaires ont augmenté de 38 % entre 2020 et 2024. Le Burkina Faso a augmenté ses dépenses dans le même secteur de 108 % entre 2021 et 2024, alors que celles du Niger ont augmenté de 56 % entre les années 2022 et 2024.

Il en va de même pour le Tchad, qui a aussi mis un terme à sa coopération avec la France en 2024. Le pays a augmenté ses dépenses militaires de 43 % en 2024 à 558 millions de dollars. Un montant qui représente 3,0 % du PIB du pays.

Il est à noter que selon l’étude menée par le SIPRI, les dépenses militaires mondiales ont atteint un seuil record de 2 700 milliards de dollars en 2024, dans ce qui est désormais considéré comme la hausse annuelle la plus forte depuis la fin de la Guerre froide.

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