Russie : une facture à 107 milliards de dollars pour les entreprises étrangères ayant quitté le pays
Selon l’agence Reuters, le retrait des entreprises étrangères de Russie leur a coûté 107 milliards de dollars. Un bilan qui corrobore celui du New York Times qui, en décembre dernier, chiffrait à 104 milliards de dollars ce retrait de Russie pour les entreprises occidentales.
107 milliards de dollars : tel est le dernier bilan de Reuters concernant le coût pour les entreprises «étrangères» de leur sortie de Russie. Un bilan qui confirme celui dressé, en décembre dernier, par le New York Times concernant les entreprises «occidentales» et qui s’élevait alors à 104 milliards de dollars.
Selon l’agence de presse, ce montant a «augmenté d’un tiers» depuis son précédent décompte publié fin août. «Les entreprises qui cherchent encore à quitter la Russie seront probablement confrontées à des difficultés supplémentaires, et devront accepter des dépréciations [d'actifs] et des pertes importantes», a déclaré à Reuters Ian Massey, responsable du renseignement d’entreprise chez S-RM, un cabinet de conseil en risques mondiaux.
Suite à l’offensive russe en Ukraine, en février 2022, les chancelleries occidentales avaient renforcé leurs sanctions économiques à l’encontre de la Russie, poussant de nombreuses multinationales à quitter la le pays et d'autres à y suspendre leurs activités.
«1 000 entreprises ont quitté le marché», selon Reuters, qui cite une analyse de l’université de Yale. Un chiffre, inchangé depuis juin 2022, concernant plus précisément les entreprises qui «ont réduit leurs activités» en Russie et mis en avant par le Chief Executive Leadership Institute (CELI), dirigé par Jeffrey Sonnenfeld, connu pour avoir fait de l’incitation au départ des multinationales de Russie son cheval de bataille.
Guerre économique : «Il ne peut y avoir de sortie libre», estime le Kremlin
En avril 2023, celui-ci avait notamment accusé le Fonds monétaire international (FMI) d’être un «outil involontaire de la machine de propagande de Poutine en raison de son incompétence et de sa paresse» lorsque l’instance washingtonienne avait publié des prévisions anticipant un retour de la croissance en Russie.
Fin octobre, assurant que la Russie demeurait «un pays ouvert» et intéressé par les investissements étrangers, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait défendu le «régime spécial» réservé aux entreprises étrangères voulant quitter le marché national à la suite des sanctions occidentales.
Des déclarations survenant au lendemain la publication, par le Financial Times, d’une information assurant que les autorités russes interdisaient désormais aux entreprises occidentales de retirer en dollars et en euros le produit de la vente de leurs actifs en Russie.
«Compte tenu de la quasi-guerre qui est menée à la Russie par l'Occident collectif, y compris la guerre économique, il y a bien sûr un régime spécial pour ces entreprises occidentales qui quittent la Russie», avait justifié Dmitri Peskov. «Évidemment, il ne peut y avoir de sortie libre», avait-il ajouté.