Zone euro : l'activité du secteur privé en mars au plus bas depuis 1996 selon une étude
Sous l’effet des mesures prises pour tenter de contenir la propagation du nouveau coronavirus, l’activité des entreprises a chuté à son plus bas niveau depuis qu’elle est mesurée par le cabinet Markit. Et une nouvelle dégradation est attendue.
L'activité du secteur privé dans la zone euro a chuté en mars à son plus bas niveau historique, selon une deuxième estimation de l'indice composite PMI (des directeurs d’achat d’entreprises) publiée ce vendredi 3 avril par le cabinet Markit.
L'indice s'affiche à 29,7 points, contre 31,4 points lors de la première estimation fin mars, et 51,6 points en février. Il s'agit, souligne Markit, du «plus bas niveau de l'histoire de l'enquête», soit depuis 1996.
L'activité est particulièrement faible en Italie (20,2 points) et en Espagne (26,7), les deux pays européens les plus touchés par l'épidémie. Il s'affiche à 37,3 en Irlande, 35,0 en Allemagne et 28,9 en France.
Lorsque le PMI, qui reflète la confiance des directeurs d'achats des entreprises, est supérieur à 50 points, cela signifie que l'activité progresse. Elle diminue s'il est inférieur à ce seuil.
Le précédent record baissier de l'indice PMI composite (36,2) avait été enregistré au cours de la crise financière mondiale, en février 2009.
Dans un communique Markit explique que «les mesures destinées à freiner la propagation du Covid-19 mises en œuvre par les gouvernements européens [ont] fortement pesé sur la demande et sur l'activité économique». Le cabinet ajoute ces mesures ont aussi «pesé sur la confiance, celle-ci s'étant en effet repliée à son plus bas niveau historique dans tous les pays couverts par l’enquête».
Le secteur des services a particulièrement souffert, avec une chute spectaculaire de l'indice de 52,6 points en février à 26,4 en mars.
Selon Chris Williamson, économiste chez Markit, ces chiffres sont «conformes [...] à un taux de contraction annuel du PIB proche des 10%» dans la zone euro.
«Les données PMI de la zone euro semblent en outre vouées à poursuivre leur courbe baissière dans les prochains mois », explique-t-il. Mais il ajoute qu’il est «impossible d'estimer précisément le coût économique total du Covid-19 tant que la durée et l'ampleur de la pandémie nous sont encore largement inconnues».