En grève, des salariés de TotalEnergies menacent de bloquer l'approvisionnement des stations-sevices
- Avec AFP
Des salariés de TotalEnergies en France ont démarré le 27 septembre une grève d'au moins trois jours, réclamant notamment une hausse de leurs salaires, à l'appel de la CGT, menaçant de bloquer l'approvisionnement des stations-service en carburants.
Depuis ce 27 septembre et pendant au moins trois jours, les salariés de TotalEnergies en France sont en grève pour réclamer notamment une hausse de leurs rémunérations. «On appelle à ne sortir aucun produit des raffineries et de la pétrochimie là où la CGT est implantée», a déclaré à l'AFP Benjamin Tange, délégué syndical central CGT du raffinage pétrochimie de TotalEnergies en France.
Parmi les principaux sites concernés, la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), les raffineries Normandie au Havre, de Donges (Loire-Atlantique), Carling (Moselle), Feyzin (Rhône) et Oudalle (Seine-Maritime), ainsi que les dépôts de carburants de Grandpuits (Seine-et-Marne), et de Flandres (Nord).
A La Mède, le mouvement social était suivi par 80% des salariés, se traduisant «par le blocage de toutes les entrées et sorties de produits de la raffinerie», a indiqué à l'AFP Fabien Cros, secrétaire (CGT) du Comité économique et social (CSE).
En volume, cela équivaut selon lui à «environ une centaine de camions citernes qui ne sortent pas, sans compter les produits normalement envoyés par train ou directement par pipeline».
Une augmentation de 10% exigée
La raffinerie de Total la Mède envoie des produits raffinés dans le Grand Est, la région lyonnaise mais aussi dans le Sud-Ouest, selon Fabien Cros.
Contactée par l'AFP, la direction du groupe a indiqué avoir, en prévision du mouvement, «anticipé les mesures logistiques nécessaires afin de pouvoir approvisionner normalement son réseau de stations-services et ses clients».
Outre une «revalorisation salariale immédiate à hauteur de 10% pour l'année 2022», la CGT réclame le «dégel des embauches» en France et «un plan massif d'investissements» dans l'Hexagone, a rappelé Benjamin Tange, soulignant que ces revendications avaient déjà été à l'origine de mouvements le 24 juin et le 28 juillet derniers.
Une partie des employés touche des salaires «extrêmement faibles et il y a besoin de les revaloriser à hauteur de ce que le groupe dégage comme bénéfices», a souligné le responsable syndical, qui espère «une mobilisation très forte», afin de continuer à peser les jours suivants.
Outre des perturbations dans l'approvisionnement des stations en carburants, il a estimé que la production des raffineries pourrait connaître une baisse des débits de 20 à 30%, en cas de forte mobilisation. Une entrevue au niveau de la branche pétrole est prévue le 27, raison pour laquelle le début du mouvement est prévu ce jour-là, principalement dans les sites pétroliers.
Ils devraient être rejoints par les autres sites du groupe les jours suivants, avec en ligne de mire la journée d'action dans l'ensemble des secteurs économiques le 29 septembre, à l'appel de la CGT et de Solidaires.