Le coût d'un service militaire obligatoire freine les ambitions de l'État français

Le rétablissement du service militaire en France, bien qu’évoqué favorablement, semble irréaliste face à un coût élevé pouvant atteindre 15 milliards d’euros annuellement. L’État envisage plutôt des évolutions du Service national universel (SNU), jugées plus compatibles avec les moyens budgétaires et les capacités actuelles des forces armées.
Alors que le débat sur le service militaire obligatoire refait surface, sa réintroduction semble peu probable à court terme en raison de son coût élevé. Une note conjointe du Haut-Commissariat au Plan et de France Stratégie, dévoilée ce lundi 5 mai par France Info, estime qu’un tel dispositif représenterait une dépense annuelle pouvant atteindre 15 milliards d’euros.
Ce document répond à une commande du président Emmanuel Macron, qui a sollicité des propositions sur l’avenir du Service national universel (SNU), instauré en 2019. Actuellement réservé aux jeunes de 15 à 17 ans sur la base du volontariat, le SNU comprend un « séjour de cohésion » de douze jours intégré au calendrier scolaire. Ce séjour propose des activités sportives, des ateliers citoyens et une journée consacrée à la défense et à la mémoire.
Une généralisation du SNU à l’horizon 2026, visant à inclure tous les jeunes de cette tranche d’âge, coûterait déjà entre 3,5 et 5 milliards d’euros, alors que la Cour des comptes estime à 2 900 euros le coût actuel par participant, sans preuve concrète d’efficacité. Plusieurs pistes d’évolution sont aujourd’hui envisagées : un SNU renforcé pour accueillir jusqu’à 200 000 jeunes, un service civil obligatoire, ou encore une version hybride.
Parmi les options étudiées, le rétablissement du service militaire obligatoire, supprimé en 1997, apparaît comme la solution la plus coûteuse. S’il ne concernait que les hommes de 18 à 25 ans, son coût s’élèverait à 7,2 milliards d’euros. Étendu aux femmes, il atteindrait 14,5 milliards d’euros, pour un total de 600 000 jeunes mobilisés.
Malgré ces projections, Emmanuel Macron s’est déjà exprimé contre cette hypothèse, invoquant des contraintes logistiques et structurelles. Il a estimé que l’armée, désormais professionnalisée et tournée vers des opérations extérieures, n’avait pas vocation à encadrer une mobilisation de masse juvénile.