Violences par armes blanches chez les mineurs : un rapport propose des mesures d’urgence

Face à la montée des violences par armes blanches chez les mineurs, un rapport remis à François Bayrou propose l’interdiction des «couteaux zombies», une traque des ventes en ligne et un renforcement de la sécurité scolaire pour endiguer ce fléau.
La France fait face à une recrudescence alarmante des violences impliquant des armes blanches chez les mineurs, un phénomène mis en lumière par des drames récents comme l’attaque mortelle au lycée Notre-Dame de Toutes-Aides à Nantes, où une adolescente a perdu la vie le 24 avril 2025. Un rapport, commandé par le Premier ministre François Bayrou et rédigé par Naïma Moutchou (Horizons), vice-présidente de l’Assemblée nationale, et François Ravier, ancien préfet de Savoie, a été transmis à Matignon le 28 mai. Ce document, fruit d’une trentaine d’auditions, dresse un constat préoccupant : 31 % des auteurs présumés de vols avec armes sont des mineurs âgés de 13 à 17 ans, et 57 % des homicides commis par des mineurs impliquent une arme blanche.
Des mesures pour endiguer une spirale de violence
Le rapport, structuré en cinq axes, propose des mesures concrètes pour enrayer cette « violence juvénile de plus en plus armée ». Parmi les recommandations phares, l’interdiction de la vente, y compris en ligne, des « couteaux zombies », ces lames incurvées à double tranchant, prisées dans les récits d’horreur, en les classant en catégorie A, au même titre que les armes de guerre. Les réseaux sociaux, où ces armes sont souvent vendues en toute impunité, doivent faire l’objet d’une « traque » renforcée pour limiter leur accessibilité.
La sécurité scolaire est un autre pilier du rapport. Il préconise l’installation obligatoire de la vidéosurveillance à l’entrée des établissements, avec une expérimentation possible à l’intérieur, sous réserve de l’accord des conseils d’administration. Cette mesure a reçu le soutien de Naïma Moutchou le 29 mai sur le plateau de BFM TV.
Armes blanches à l'école: "Je crois à l'intérêt de la vidéosurveillance", affirme Naïma Moutchou, député Horizons du Val-d'Oise pic.twitter.com/oUSFxPixYa
— BFMTV (@BFMTV) May 29, 2025
Le texte insiste également sur la saisine systématique du conseil de discipline pour tout élève en possession sans motif légitime d'un objet pouvant faire office d'arme blanche. Une extension de l’interdiction des téléphones portables dans les écoles est aussi proposée pour réduire les risques liés à la diffusion de contenus violents.
Sur le plan pénal, le rapport suggère la création d’une circonstance aggravante pour le port d’arme sans justification, notamment près des établissements scolaires, et appelle à réfléchir à des peines minimales. Ces propositions, qui n’ont pas encore été validées par le gouvernement, visent à répondre à une violence juvénile « plus intense », selon les mots des rapporteurs.
Pour le député Rassemblement national Laurent Jacobelli, les mesures préconisées ne sont pas suffisantes et « il faut prendre des mesures profondes, peut-être un peu moins cosmétiques ».
🔴 Armes blanches chez les mineurs ➡️ "Il faut prendre des mesures profondes, peut-être un peu moins cosmétiques. Il y a un ensauvagement de notre société. Il faut en finir avec l'excuse de minorité", estime Laurent Jacobelli. pic.twitter.com/8758ALyPU0
— franceinfo (@franceinfo) May 29, 2025
En 2024, plus de 6 500 armes blanches ont été saisies dans l’agglomération parisienne, un chiffre qui illustre l’ampleur du problème. En janvier, le meurtre du jeune Elias tué à coup de couteau par deux jeunes de « type africain » avait suscité l’indignation dans l’opinion.