Emmanuel Macron En Asie : un plaidoyer tardif pour la Palestine

Lors de sa tournée asiatique, Emmanuel Macron a réaffirmé à Tokyo l’urgence de reconnaître un État palestinien, qualifiant cette démarche de «devoir moral» et d’«exigence politique». Il presse Israël d’agir face à la crise humanitaire à Gaza.
En clôture de sa tournée en Asie, le président français Emmanuel Macron s’est exprimé avec fermeté sur la situation à Gaza, lors d’une conférence de presse à Tokyo, le 30 mai. Reprenant des déclarations similaires à celles tenues à Singapour, il a insisté sur la nécessité de reconnaître un État palestinien, une démarche qu’il considère comme « un devoir moral » et une « exigence politique ». Cette prise de position intervient à l’approche d’une conférence internationale sur la solution à deux États, que la France coprésidera à l’ONU du 17 au 20 juin.
Une paix à condition et des menaces contre Tel Aviv
Emmanuel Macron a conditionné cette reconnaissance à plusieurs exigences : la libération des otages détenus par le Hamas, la démilitarisation du mouvement islamiste, son exclusion de la gouvernance palestinienne, une réforme de l’Autorité palestinienne, ainsi que la reconnaissance d’Israël et de son droit à la sécurité par cet État. Il a également appelé à la création d’une « architecture de sécurité régionale » pour garantir une paix durable. « Ce sont des conditions indispensables pour avancer vers une solution viable », a-t-il déclaré, soulignant l’importance du rendez-vous onusien de mi-juin.
Le président français a par ailleurs exhorté Israël à répondre à la crise humanitaire à Gaza, où le blocus de l’aide humanitaire, instauré le 2 mars 2025, a provoqué une famine dramatique. Macron a averti que l’Union européenne pourrait « durcir sa position collective » si aucune amélioration n’est constatée dans les prochains jours. Cette menace fait écho à la possible révision de l’accord d’association entre l’UE et Israël, conditionné au respect des droits humains. « Nous devons appliquer nos règles », a-t-il insisté, tout en exprimant l’espoir qu’Israël « infléchira sa position » pour permettre une aide humanitaire efficace.
A beaten up Macron says:
— Mossad Commentary (@MOSSADil) May 30, 2025
Recognition of a Palestinian state is a moral obligation and a political demand.
Europe needs to toughen its stance against Israel if the humanitarian situation in Gaza does not change. pic.twitter.com/xN0L0jOj6g
Cette sortie intervient dans un contexte tendu, marqué par la création controversée de la Fondation humanitaire pour Gaza, pilotée par Israël, qui contourne les agences de l’ONU et les ONG. Les récents débordements lors de distributions d’aide à Gaza ont amplifié les critiques internationales.
En réitérant son engagement pour une solution à deux États, Macron repositionne la France tardivement dans les négociations à venir confirmant son virage tardif en faveur de la Palestine dans une tentative de changer son image auprès du monde arabe et d’une partie de l’électorat en France.