Les aides à la presse menacées par un décret : les syndicats de journalistes montent au créneau

Les aides à la presse menacées par un décret : les syndicats de journalistes montent au créneau© Wiki commons
Un kiosque à journaux recouvert d'inscriptions en 2018 en marge de manifestations des Gilets jaunes.
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Les syndicats de journalistes dénoncent un nouveau décret qui pourrait permettre à des médias sans journalistes de bénéficier d’aides publiques, contournant ainsi les principes établis en 2021. Le ministère de la Culture défend une réforme visant à préserver la presse spécialisée.

En 2021, le décret n°2021-1746 semblait sceller un principe fondamental : pour bénéficier des aides à la presse : TVA réduite à 2,1 %, tarifs postaux préférentiels ou accès au Fonds stratégique pour le développement de la presse, un média devait disposer d’une équipe rédactionnelle composée de journalistes professionnels. Ce texte, né du combat de la rédaction de Science & Vie face aux pratiques du groupe Reworld Media, visait à empêcher que des publications sans journalistes salariés ne profitent d’avantages publics. Pourtant, ce décret n’a jamais été appliqué, faute de « modalités consensuelles », selon la direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC). Pire, un nouveau décret, dont la rédaction est finalisée, suscite l’ire des syndicats SNJ, SNJ-CGT, CFDT Journalistes et SGJ-FO.

Une formulation ambigüe selon les syndicats

Ce projet, présenté il y a deux semaines, introduit une formulation jugée « alambiquée » par les syndicats. Le texte stipule que le caractère journalistique d’un contenu sera évalué selon la composition de l’équipe rédactionnelle, mais aussi la taille de l’entreprise, l’objet de la publication et sa périodicité. Cette définition floue ouvre, selon eux, une « boîte de Pandore » : des médias pourraient contourner l’obligation d’employer des journalistes, en s’appuyant sur des contributeurs non salariés, payés en droits d’auteur, privant ces derniers de droits sociaux.

La ministre de la Culture Rachida Dati défend une réforme nécessaire pour protéger la presse spécialisée, comme les revues médicales ou juridiques, souvent rédigées par des experts plutôt que des journalistes. Catherine Chagniot, de la Fédération nationale de la presse d’information spécialisée, soutient que le décret initial fragilisait ces publications, pourtant essentielles au débat démocratique alors que de nombreux lecteurs s’interrogent sur la liberté de la presse en France alors que des médias étrangers comme RT subissent des censures.

La CGT-SNJ a de son côté présenté le 3 juin une motion devant l’Assemblée générale de la Fédération européenne des journalistes contre la publication de ce décret.

Des rédactions sans journalistes bénéficiaires d’aides à la presse ? Du grand n’importe quoi ! Nous présentons ce mardi une motion devant l’Assemblée générale de la Fédération européenne des journalistes contre la publication de ce décret @efjeurope.bsky.social @cgtspectacle.bsky.social

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— SNJ-CGT - Syndicat National des Journalistes CGT (@snjcgt.bsky.social) 3 juin 2025 à 08:30

Pour Elise Descamps, de la CFDT Journalistes, cette révision constitue un « retour en arrière ». Elle dénonce des dérogations accordées à environ 90 publications imprimées et 50 titres en ligne, dont certains obscurs comme Caviar Magazine ou Le Magazine du chien de chasse.

Les syndicats exigent l’abandon de ce décret, la reconnaissance des journalistes comme seuls garants du traitement journalistique et une meilleure représentation à la CPPAP.

Le ministère assure que l’esprit du texte de 2021 est préservé mais la méfiance persiste. Ce bras de fer révèle les tensions autour de la définition même du journalisme et de l’accès aux aides publiques, dans un secteur médiatique en crise.

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