Aurore Bergé : une ambition assumée pour 2027 dans l’héritage de Macron

Aurore Bergé revendique l’héritage d’Emmanuel Macron pour la présidentielle 2027, plaidant pour des primaires macronistes. À 38 ans, elle mise sur son engagement féministe et son bilan pour se démarquer. Sa stratégie, audacieuse mais clivante, suscite débats et critiques.
Le 29 juin 2025, Aurore Bergé, ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes et à la Lutte contre les discriminations, a affirmé ses ambitions présidentielles pour 2027 dans une interview au Journal du Dimanche.
À 38 ans, cette macroniste de la première heure revendique pleinement l’héritage d’Emmanuel Macron, à contre-courant d’Édouard Philippe ou Gabriel Attal, qui prennent leurs distances avec le président. « Le projet de 2017, nous l’avons porté ensemble. Je ne promettrai pas l’inverse de ce que nous avons fait », déclare-t-elle, défendant un bilan marqué par des réformes sur le travail, l’attractivité économique et la gestion des crises.
Ardent soutien de Macron
Pour elle, renier cet héritage serait une « faute » face aux Français. Aurore Bergé plaide pour des primaires au sein du camp macroniste afin de désigner un candidat unique et éviter une dispersion des voix face à des figures comme Jordan Bardella ou Marine Le Pen, qui dominent les sondages (39 % et 38 % selon Harris Interactive).
Son positionnement s’appuie sur sa fidélité au macronisme, qu’elle ne voit pas comme une « parenthèse » mais comme un socle pour l’avenir. « Dépenser moins, travailler tous pour gagner plus, c’est la clé », insiste-t-elle, prônant une continuité économique et sociale. Elle critique par ailleurs le PS, qui a déposé une motion de censure contre le gouvernement Barnier, accusant ses leaders de privilégier des « intérêts internes » au dialogue social.
Son parcours, jalonné de combats féministes et d’initiatives contre l’antisémitisme, renforce son profil. En février, elle a commandé deux rapports sur les nouvelles formes d’antisémitisme, et en juin, elle a défendu à Rabat une « diplomatie féministe », signant un protocole contre les violences faites aux femmes. Cependant, sa stratégie divise : certains saluent son audace, d’autres dénoncent une « déconnexion » face aux tensions sociales héritées des Gilets jaunes ou de la réforme des retraites.
Son appel à collaborer avec Les Républicains suscite aussi des crispations au sein de la macronie. Aurore Bergé se positionne comme une candidate atypique, loin des leaders traditionnels, dans une course où des outsiders comme Teddy Riner (18 % d’intentions de vote) émergent.
Sa volonté de structurer ses réseaux et son livre Nos combats pour la République (2025) témoignent de sa détermination. Mais face à une concurrence interne féroce et un paysage politique fracturé, sa capacité à incarner un renouveau tout en assumant le bilan macroniste sera décisive.