LFI appelle à censurer Sébastien Lecornu dès l'ouverture de la session parlementaire

La France insoumise (LFI) propose aux groupes de gauche une motion de censure commune contre le Premier ministre Sébastien Lecornu, à déposer le 1er octobre. Dénonçant un «mépris des revendications sociales» après sa rencontre infructueuse avec l'intersyndicale, les insoumis veulent renverser un gouvernement perçu comme illégitime et pro-riches.
Au lendemain des mobilisations du 10 et 18 septembre, qui ont fait descendre des centaines de milliers de personnes dans les rues, Sébastien Lecornu a reçu ce mercredi l'intersyndicale à Matignon.
Mais la rencontre s'est soldée par un échec : aucun engagement sur l'abrogation de la réforme des retraites ni sur l'abandon du plan d'austérité hérité de François Bayrou. « Un tel mépris des revendications sociales est signe de la volonté du macronisme de poursuivre coûte que coûte sa politique au service des ultra-riches et des grandes entreprises », dénonce le communiqué du groupe LFI à l'Assemblée nationale qui demande aux groupes de gauche de censurer le nouveau Premier ministre dès la rentrée parlementaire.
🔴📄 Sébastien Lecornu doit être censuré.
— La France Insoumise à l'Assemblée nationale (@FiAssemblee) September 24, 2025
➡️ Nous proposons dès aujourd’hui aux groupes à la gauche de l'hémicycle de signer une motion de censure commune.
Cette motion sera déposée dès l’ouverture de la session parlementaire. pic.twitter.com/ESLvzZOolf
Par ailleurs, le nouveau locataire de Matignon n'a toujours pas annoncé de vote de confiance, contrairement à son prédécesseur.
Un appel à l'unité de la gauche dans un contexte d'instabilité
Dans son communiqué publié le 24 septembre, le groupe LFI, présidé par Mathilde Panot, appelle « les groupes à la gauche de l'hémicycle » à signer cette motion pour l'ouverture de la session le 1er octobre.
Mathilde Panot renchérit sur X : « Lecornu veut continuer coûte que coûte la politique de Macron pour les riches et contre le peuple. Nous proposons dès aujourd’hui aux groupes à la gauche de l'hémicycle de signer une motion de censure commune ».
Lecornu veut continuer coûte que coûte la politique de Macron pour les riches et contre le peuple.
— Mathilde Panot (@MathildePanot) September 24, 2025
Les insoumis soutiendront les appels à grève et mobilisation du 2 octobre.
Nous proposons dès aujourd’hui aux groupes à la gauche de l'hémicycle de signer une motion de censure… pic.twitter.com/BbQXtKkCsV
La députée Nadège Abomangoli y voit un refus d'entendre « la voix du peuple mobilisé, des syndicats et d’accepter le verdict des urnes ».
Cette initiative s'inscrit dans l'instabilité post-législatives de 2024 alors que le nouveau Premier ministre est déjà fragilisé par le parti présidentiel Renaissance qui prend ses distance avec le président de la République.
Avec une majorité relative fragile, Lecornu risque la chute si la gauche unie et le RN votent la motion. Du côté PS, l'accueil est tiède : Boris Vallaud et Olivier Faure hésitent sans concessions majeures. Jean-Luc Mélenchon, lui, met la pression sur ses partenaires dan une note de blog : « Le PS aura fini sa comédie » et votera la censure.
La motion de censure des Insoumis pourrait cristalliser les divisions à gauche, entre dialogue et confrontation tout en exposant la précarité macroniste. Sébastien Lecornu devra manœuvrer, en plus de son propre camp, avec des oppositions parfois remontées à bloc.