Dissolution : le RN triomphe dans les sondages, les macronistes en chute libre

Un sondage OpinionWay pour CNEWS place le Rassemblement national largement en tête des intentions de vote en cas de nouvelles législatives, avec 33 à 34%. Le bloc macroniste s’effondre à 14-16%, tandis que la gauche, même unie, reste largement distancée.

Le Rassemblement national (RN) domine les intentions de vote pour des élections législatives anticipées, selon un sondage OpinionWay pour CNEWS publié le 8 octobre 2025 juste avant l’intervention télévisée du Premier ministre.

Avec 33 à 34 % des suffrages, le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella devance largement ses concurrents, tandis que le bloc macroniste s’écroule à 14-16 %, loin derrière ses résultats de 2024. La gauche, qu’elle soit unie ou divisée, peine à rivaliser.

L’inéluctable progression du RN… et le déclin du parti présidentiel  

La France traverse une crise politique majeure depuis la démission de Sébastien Lecornu, le 6 octobre 2025, accentuant la pression sur Emmanuel Macron. Face à l’impasse budgétaire et aux appels à la dissolution de l’Assemblée nationale, le RN se positionne comme le grand favori. Dans tous les scénarios envisagés par le sondage, le RN caracole en tête avec 33 % face à un Nouveau Front populaire (NFP) divisé, et jusqu’à 34 % face à une gauche unie (24 %).

Le bloc central, laminé, stagne entre 14 et 16 %, tandis que Les Républicains (LR) et l’UDI oscillent entre 12 et 13 %.

Le RN séduit particulièrement les 50-64 ans (45 %) et les catégories socioprofessionnelles modestes (37-39 %). Seuls les 18-24 ans résistent à cette dynamique, plaçant parfois le NFP en tête.

Le sondage porte sur l’hypothèse d’une nouvelle dissolution, scénario que veut éviter à tout prix le président de la République comme en témoigne l’intervention du Premier ministre démissionnaire qui estime qu’il existe « une majorité absolue à l'Assemblée nationale qui refuse une nouvelle dissolution ».

La domination sans partage du RN dans les sondages reflète un mécontentement croissant envers l’exécutif mais également une progression constante de ce parti.

Le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours laisse néanmoins planer le doute sur la capacité du parti de Marine Le Pen et ses alliés à obtenir une majorité absolue.

La perspective d’élections législatives ne débouchant sur aucune majorité demeure ainsi une possibilité en cas de dissolution. Elle risque ainsi prolonger la crise institutionnelle et de fragiliser toujours plus un président de la République déjà bien esseulé.