Cambriolage au Louvre : une faille sécuritaire qui ébranle la France et met en cause le gouvernement

Le vol spectaculaire de huit bijoux historiques au Louvre, dont la couronne de l’impératrice Eugénie retrouvée endommagée, révèle des failles sécuritaires majeures. Gérald Darmanin regrette que ce cambriolage donne «une image déplorable» de la France, tandis que les réactions du monde politique et culturel fusent.
Dimanche matin, un commando de quatre malfaiteurs a dérobé huit bijoux d'une valeur inestimable dans la galerie d’Apollon du Louvre, en seulement sept minutes, avant de s’enfuir à scooter. La couronne de l’impératrice Eugénie, abandonnée et abîmée, symbolise l’ampleur de l’échec sécuritaire.
Le nouveau ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a tenté de rassurer : « Tout est mis en œuvre pour interpeller au plus vite les auteurs de cet acte inacceptable. »
Dès ce matin je me suis rendu, avec la ministre de la Culture @datirachida, au @MuseeLouvre alors qu’un vol venait d’être commis.
— Laurent Nuñez (@NunezLaurent) October 19, 2025
S’en prendre au Louvre, c’est s’en prendre à notre histoire et notre patrimoine.
Tout est mis en œuvre pour interpeller au plus vite les auteurs de… pic.twitter.com/LJRSfUoUXa
Le braquage, qualifié de « rocambolesque » par Gérald Darmanin, ministre de la Justice, met en lumière les vulnérabilités du musée et suscite une vague d’indignation.
Un casse éclair, des failles béantes et un personnel politique qui fuit ses responsabilités
L’opération, d’une audace sidérante, a vu les voleurs utiliser un monte-charge en plein jour pour accéder à une fenêtre, fracturer des vitrines prétendument sécurisées et s’évanouir en un temps record. Didier Rykner, rédacteur en chef de La Tribune de l’Art, dénonce sur X : « Comment peut-on amener un monte-charge en pleine rue sans être repéré ? La direction du Louvre porte une responsabilité écrasante ». Il a appelé à la démission de la présidente-directrice du musée du Louvre, Laurence des Cars.
Le rapport de la Cour des Comptes semble accablant.
— La Tribune de l'Art (@ltdla) October 20, 2025
Il n’y a plus de doutes : Laurence des Cars doit démissionner. Ses responsabilités sont écrasantes.https://t.co/EoR0yFtulV
Des sources internes révèlent qu’un dysfonctionnement d’alarme, signalé un mois plus tôt, aurait été ignoré par la direction. Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, évoque des malfaiteurs « chevronnés », potentiellement étrangers, tandis que la procureure Laure Beccuau n’exclut pas un commanditaire. Rachida Dati, ministre de la Culture, s’est défendue sur TF1 en affirmant que la « vulnérabilité des musées est un sujet ancien ».
🔴 Cambriolage au Louvre
— TF1Info (@TF1Info) October 19, 2025
🗣️ "La vulnérabilité des musées est un sujet ancien (...) Il faut adapter ces musées aux nouvelles formes de criminalité" : @datirachida
📺 #LE13Hpic.twitter.com/t3HOafJfpA
Le président Emmanuel Macron, qui avait annoncé une batterie de mesures pour le musée du Louvre il y a huit mois, ne peut aujourd’hui que constater son propre échec. Tout en dénonçant « une atteinte à un patrimoine », il affirme que « le projet Louvre Nouvelle Renaissance, que nous avons engagé en janvier, prévoit un renforcement de la sécurité ».
Le vol commis au Louvre est une atteinte à un patrimoine que nous chérissons car il est notre Histoire.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 19, 2025
Nous retrouverons les œuvres et les auteurs seront traduits en justice. Tout est mis en œuvre, partout, pour y arriver, sous la conduite du parquet de Paris.…
Dans l’opposition, Marine Le Pen a affirmé sur X : « Le moment n’est pas à la polémique. Néanmoins la responsabilité impose de constater que nos musées et bâtiments historiques ne sont pas sécurisés à la hauteur des menaces qui pèsent sur eux ». Un message d’apaisement qui n’a pas plu, à en croire les réponses des internautes qui affirment que le moment est bien à la polémique.
A gauche, le sénateur communiste de Paris Ian Brossat évoque un problème de personnel, rappelant que le 16 juin des salariés du Louvre étaient en grève afin d’« alerter sur la pénurie de personnel pour assurer la sécurité du Musée ».
Le 16 juin, les salarié-es du Louvre étaient en grève pour alerter sur la pénurie de personnel pour assurer la sécurité du Musée.
— Ian Brossat 🍉 (@IanBrossat) October 19, 2025
Ce braquage aurait-il pu être évité si la ministre de la Culture, Madame Dati, s’était plus souciée de son ministère que de la campagne municipale ? pic.twitter.com/LY1GH8nPqH
L’enquête, confiée à la BRB et à l’OCBC, doit évaluer le préjudice et retrouver les œuvres, menacées de démantèlement, dans un contexte où les musées français semblent plus vulnérables que jamais, comme cela a déjà pu être signalé en début d’année.