Climat de travail «brutal», organisation «autoritaire et élitiste» : le fonctionnement de France Télévisions étrillé par un rapport
© WikicommonsUn rapport du cabinet Cedaet accable le fonctionnement au sein du groupe audiovisuel public français, dont des salariés ont notamment fait état de pratiques managériales jugées toxiques, en particulier à l’encontre d’anciens journalistes de France 3. Dénonçant une «logique quasi sectaire», la CGT du groupe a réclamé des réformes.
Les nuages s’amoncèlent dans le ciel de France Télévisions. Après un rapport au vitriol sur sa gestion financière récemment dressé par la Cour des comptes qui alertait sur une situation « critique », c’est au tour de sa culture d’entreprise d’être épinglée.
Dans un rapport remis au CSE de France Télévisions et révélé notamment par La Lettre le 23 octobre, le cabinet Cedaet dépeint une organisation « autoritaire et élitiste », où le climat de travail serait « brutal ». Ce cabinet indépendant, saisi par le CSE après des témoignages de salariés faisant part d’un « mal-être profond, à grande échelle », pointe également des tensions entre journalistes ainsi que des inégalités de traitement.
Blast, qui a également eu accès à ce rapport « très instructif », a évoqué la trentaine de témoignages de salariés publiés par la Société des journalistes (SDJ) de France 3, publiés fin 2024. « Les mots prononcés par ces témoins sont forts : mépris des expériences passées, déclassement, stagiaire de luxe après 30 ans de journalisme, maltraitance managériale, placardisation, perte de sens du travail à effectuer, ambiance détestable, etc. », a résumé l’auteur de l’article.
Ce document de 160 pages « fait aussi état d’un climat délétère au travail, avec un vécu de violence et des effets sur la santé des salariés, essentiellement des anciens journalistes de France 3 », rapporte également le média français, qui a notamment relayé un témoignage pointant du doigt Delphine Ernotte, qui préside le groupe depuis 2015.
« En arrivant à France Télévisions, il semble que la présidente ait installé un management toxique peut-être inspiré de France Telecom d’où elle venait », peut-on ainsi lire.
« Voici venu le temps de la réforme », estime la CGT
« Le rapport Cedaet est une nouvelle bombe qui fait définitivement vaciller la forteresse bâtie depuis des années par une bande organisée dans une logique quasi sectaire. Voici venu le temps de la réforme », a réagi la CGT dans un communiqué.
Ce nouveau rapport, accablant, tombe au moment où le groupe audiovisuel public s’est démarqué au travers de l’affaire Legrand-Cohen et de la – double – bourde sur le JT de France 2 au sujet de l’assassinat de Dominique Bernard.
Quant à son coût et ses errements constatés par les sages de la rue Cambon, certains appellent à la privatisation de l’audiovisuel public, à l’instar de l’eurodéputée Reconquête ! Sarah Knafo qui fustigeait en mai, au micro de Sud Radio, « l’abonnement forcé » à « 83 euros » qui serait indirectement réglé par les contribuables.