Emmanuel Macron et l'obsession du retour du service militaire
© Getty ImagesLe gouvernement prépare la mise en place d’un service national volontaire visant à renforcer la préparation militaire et civique. Il remplace un SNU jugé coûteux et peu efficace, mais suscite un accueil politique et public globalement favorable. L’exécutif veut resserrer le lien armée-nation et mobiliser la société autour d’un effort de défense.
Emmanuel Macron doit présenter, le 27 novembre, la création d’un service national volontaire destiné à renforcer la préparation du pays. Depuis la 27ᵉ brigade d’infanterie de montagne, à Varces, il échangera avec des jeunes avant de souligner l’importance de la mobilisation civique et de la solidité morale de la nation.
Le dispositif, prévu pour 2026, serait ouvert aux Françaises et Français de 18 ans pour une durée de dix mois, indemnisée entre 900 et 1 000 euros. Il reposerait sur le volontariat, avec 2 000 à 3 000 participants la première année, et un objectif de 50 000 en 2035. L’enjeu serait de renforcer la capacité des armées à tenir dans la durée, alors que leurs effectifs actuels atteignent près de 200 000 militaires d’active et 47 000 réservistes.
L'échec total du SNU
Certains spécialistes, dont l’ancien député François Cornut-Gentille, mettent toutefois en garde contre une confusion des finalités si ce nouveau service se voit assigner à la fois des objectifs sociaux et militaires. La démarche marque l’abandon du service national universel, mis en place en 2019 mais critiqué pour ses ambitions floues et son coût très élevé, pointé par la Cour des comptes. Son manque de résultats en matière de mixité sociale et d’engagement a achevé de fragiliser le projet.
La perspective d’un retour partiel au service militaire a cependant été plutôt bien reçue par la classe politique. Les sondages montrent qu’une majorité de Français soutiennent l’idée d’un service national, même si l’adhésion baisse lorsqu’il devient obligatoire, notamment chez les jeunes. Pour les analystes, cette tendance traduit autant une forme de nostalgie qu’un besoin de repères collectifs dans un contexte perçu comme incertain.
Cette transformation du SNU en SNV s’inscrit dans une réflexion plus large sur la défense nationale. Le gouvernement prépare un débat parlementaire consacré à l’effort budgétaire, tandis que certaines déclarations militaires récentes ont suscité l’émotion et nécessité des clarifications de l’exécutif.
Emmanuel Macron rappelle que cette réforme n’a pas vocation à envoyer des jeunes combattre à l’étranger, mais vise à resserrer le lien armée-nation et à mieux faire comprendre le rôle des forces.