Sécurité : près de 3 Français sur 4 dénoncent le bilan d’Emmanuel Macron
© Wiki commonsSelon un baromètre Odoxa exclusif pour Le Figaro, 73% des Français se disent insatisfaits de l’action de l’exécutif contre les bandes criminelles liées au narcotrafic. Ce sondage révèle un ras-le-bol généralisé face à l’inefficacité perçue des mesures sécuritaires, avec une défiance record envers le bilan du quinquennat.
Un sondage Odoxa, réalisé pour Le Figaro, met en lumière une insatisfaction massive : près des trois quarts des Français jugent négativement les efforts du gouvernement pour lutter contre les trafics de drogue et d’armes, soulignant un sentiment d’abandon face à une menace grandissante. Une tendance qui explique en partie l’agitation récente du président concernant la question de la drogue.
Témoins d’un « tsunami blanc » de cocaïne submergeant le pays, les Français expriment une défiance inédite. 71 % critiquent le contrôle des armes illégales, tandis que 76 % (+7 points en un an) estiment inefficaces les fermetures de points de deal, malgré les opérations « Place nette XXL » lancées par Gérald Darmanin. Comme l’explique Gaël Sliman, président d’Odoxa : « La surexposition médiatique a généré une attente déçue, transformant la démonstration de force en preuve d’impuissance. »
Les mesures phares, telles que les quartiers de haute sécurité pour trafiquants, sont jugées inefficaces par 51 % des sondés et les villes à sécurité renforcée sont décriées par 62 %. Les amendes forfaitaires pour consommateurs (722 000 en cinq ans) sont vues comme des coups d’épée dans l’eau par 70 % des sondés. Néanmoins, les élus macronistes demeurent attachés à lutter contre les consommateurs, comme a pu l’exprimer le député de Paris Sylvain Maillard sur CNews le 27 novembre : « Il y a du trafic de drogues car il y a des consommateurs ».
«Il y a un du trafic de drogues car il y a des consommateurs», dénonce le député Ensemble pour la République Sylvain Maillard, dans La Grande Interview. pic.twitter.com/dGkO2r2CHj
— CNEWS (@CNEWS) November 27, 2025
89 % des personnes interrogées pensent que la France est de plus en plus touchée par ces trafics, et 65 % affirment qu’ils sont présents localement, y compris en zones rurales (39 %).
Cette perception d’insécurité personnelle touche 59 % des Français, particulièrement dans les villes moyennes (66 %). L’assassinat récent du jeune Mehdi à Marseille a accentué les craintes : 80 % redoutent des attaques contre les forces de l’ordre, 65 % contre les journalistes et les associations, et 57 % contre les élus. Face à cette « pieuvre » mafieuse, 70 % croient à une corruption des élites. Les Français plébiscitent des mesures sécuritaires : armement des polices municipales (77 %), agents privés dans les halls (79 %), et sanctions accrues contre les consommateurs (80 %) ou encore drones de surveillance (76 %). Même à gauche, ces idées « droitières » gagnent du terrain, avec 68 % des sympathisants du PS pour l’armement policier.
Opposés à 54 % à la légalisation des drogues douces, les sondés approuvent à 59 % les mots de Bruno Retailleau : « Fumer un joint, c’est avoir du sang sur les mains ». Avec 61 % estimant leur sécurité mal assurée (+10 points), l’opinion attend un virage radical, loin des annonces actuelles. La visite d’Emmanuel Macron à Marseille mi-décembre risque de ne pas suffire à inverser la tendance.