Paris, Lyon, Marseille : les trois premières villes de France pourraient échapper à la gauche
© Compte X @MichelBarnierÀ trois mois des municipales 2026, la gauche au pouvoir dans les trois plus grandes villes françaises fait face à des défis inédits. Réformes électorales, divisions internes et dynamiques de droite menacent Paris, Lyon et Marseille, où des sondages et alliances redessinent le paysage politique.
La menace qui pèse sur les bastions de gauche dans les trois premières villes de France à Paris, Lyon et Marseille, exacerbée par les nouvelles règles de scrutin et les candidatures charismatiques à droite, pourrait marquer un tournant majeur pour ces métropoles, ancrées à gauche depuis des décennies dans le cas de Lyon et Paris. Dans ces trois villes, les campagnes électorales sont lancées avec la sécurité comme préoccupation majeure des administrés et des alliances qui peinent à se former à gauche.
Une bataille électorale inédite
Les élections municipales de mars 2026 s'annoncent comme un test crucial pour la gauche, qui dirige Paris et Lyon depuis 2001 et Marseille depuis 2020.
À Paris, la réforme PLM, Paris-Lyon-Marseille, introduit un scrutin direct pour le conseil municipal, favorisant une personnalisation du vote. Emmanuel Grégoire (PS) négocie une union avec les Écologistes et le PCF, excluant LFI. Un sondage Ipsos place cette alliance à 32 % au premier tour, devant Rachida Dati (LR-MoDem) à 27 %, Pierre-Yves Bournazel (Horizons-Renaissance) à 14 % et Sophia Chikirou (LFI) à 13 %. Sans union, la gauche dispersée pourrait céder la place à Dati, qui bénéficie d'un ralliement du MoDem. Sur X, Emmanuel Grégoire a réagi : « À Paris, la gauche unie en tête des intentions de vote pour les élections municipales. Face à la droite et à la percée de l’extrême droite, notre responsabilité est immense ».
À Paris, la gauche unie en tête des intentions de vote pour les élections municipales.
— Emmanuel Grégoire (@egregoire) December 13, 2025
Face à la droite et à la percée de l’extrême droite, notre responsabilité est immense.
En 2026, portons ensemble l’espoir, celui d’un Paris populaire, vivant, fier.
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À Lyon, Grégory Doucet (Écologistes) affronte une droite unie derrière Jean-Michel Aulas, soutenu par Michel Barnier, Laurent Wauquiez et Nicolas Sarkozy. Des défections comme celle d'Alexandre Chevalier (Place publique), exclu pour son ralliement à son opposant Georges Képénékian, fragilisent l'union de gauche. Aulas critique le budget métropolitain, demandant un audit, tandis que les sondages le placent en grand favori. La division avec LFI, menée par Anaïs Belouassa-Cherifi, pourrait sceller la perte de la ville. Le favoris Jean-Michel Aulas étrille le bilan écologiste notamment en matière sociale.
Ah bon ?
— Jean-Michel AULAS (@JM_Aulas) December 15, 2025
17 % de pauvreté dans la #Métropole aujourd’hui, contre 15,4 % en France : 220 500 personnes concernées. L’inaction sociale pendant 6 ans ne se rattrape pas en 6 semaines de slogans électoralistes… https://t.co/WX9Hbeb4B5
Marseille, sous Benoît Payan (gauche), voit le RN émerger avec Franck Allisio, potentiellement vainqueur si LFI maintient Sébastien Delogu au second tour. Martine Vassal (droite) rallie le centre, mais des enquêtes judiciaires touchent plusieurs candidats, dont Payan, Vassal et Allisio.
Une étude de Spin & Strategy évoque un scénario RN, basé sur les européennes et législatives 2024. Paris, Lyon et Marseille totalisent plus de 3 millions d'électeurs et pourraient toutes basculer, ce qui ne serait pas sans conséquence pour l’élection présidentielle de 2027.