Rima Hassan-Licra : un affrontement sans relâche autour d’Israël
© Getty ImagesEn France, Rima Hassan et la Licra s’affrontent une nouvelle fois autour d’un slogan propalestinien controversé. L’association dénonce une dérive antisémite, tandis que l’élue revendique une critique politique d’Israël. La virulence des échanges illustre une polarisation durable et explosive du débat public français.
Il n’y aura pas eu de trêve de Noël entre Rima Hassan et la Licra. L’eurodéputée LFI a relancé la controverse en publiant un message reprenant le slogan « de la mer au Jourdain », immédiatement interprété par ses détracteurs comme une négation de l’existence d’Israël.
Le lendemain, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme a répliqué avec une virulence assumée, dénonçant ce qu’elle qualifie de « passion antisémite » et rejetant toute ambiguïté sur la portée politique de ces mots.
Un point commun : l'obsession d'Israël
Le slogan en question, central dans la rhétorique propalestinienne la plus radicale, renvoie à un espace géographique englobant Israël et les territoires palestiniens. Rima Hassan l’assume de longue date, l’ayant déjà utilisé dès novembre 2023, au lendemain des attaques du Hamas. Cette prise de position lui avait valu une convocation judiciaire pour apologie du terrorisme, épisode resté emblématique de la polarisation extrême autour de sa parole publique.
La passe d’armes actuelle s’inscrit dans une série de confrontations répétées entre l’élue insoumise et l’association antiraciste. La Licra s’est systématiquement opposée à sa présence lors de conférences universitaires ou d’événements publics, dénonçant ses propos sur Israël et le Hamas. De son côté, Rima Hassan revendique une critique politique de l’État hébreu et accuse ses opposants de chercher à criminaliser toute parole propalestinienne.
Mais la stratégie de la Licra, fondée sur une dénonciation frontale et souvent brutale, nourrit elle aussi la controverse. À force d’assimiler des prises de position politiques critiques à l'égard de l'État hébreu à une intention antisémite, l’association est accusée par ses détracteurs de fermer tout espace de débat et de disqualifier toute critique d’Israël, y compris lorsqu’elle s’inscrit dans un registre idéologique ou militant. Cette ligne dure, assumée, contribue à radicaliser encore davantage les échanges, transformant chaque déclaration en affrontement symbolique.
Dans un contexte de guerre prolongée à Gaza et de crispation extrême du débat public français, l’opposition entre Rima Hassan et la Licra illustre une fracture profonde : celle entre une critique radicale d’Israël revendiquée comme politique, et une vigilance antiraciste qui voit dans ces discours une menace directe.