«Il s'est fait avoir» : Benalla assure qu'il aurait empêché le selfie de Macron et d'un ex-braqueur
Alexandre Benalla semble ne plus devoir sortir du spectre médiatique. Dans une nouvelle interview accordée à Valeurs actuelles, l'ancien collaborateur de l'Elysée assure qu'il aurait pu éviter une séquence bien malheureuse au chef de l'Etat.
Dans un entretien long format à Valeurs actuelles publié ce 18 octobre, Alexandre Benalla revient sur l'affaire qui porte son nom et livre quelques révélations à propos des coulisses de la gestion de la crise. Mais il se permet également une petite pique à ses successeurs...
Selon lui, le fameux cliché polémique mettant en scène Emmanuel Macron à Saint-Martin le 30 septembre en compagnie de deux jeunes hommes (dont un, torse nu, faisait un doigt d'honneur à l'objectif), n'aurait pas eu lieu s'il avait encore été en fonction à cette époque.
Un des deux jeunes hommes ayant posé fin septembre avec Emmanuel Macron pour cette photo controversée a été condamné le 17 octobre à huit mois de prison, dont quatre avec sursis, pour détention de stupéfiants et rébellion. Il avait expliqué au chef de l'Etat qu'il sortait de prison pour un braquage. Il a été interpellé le 12 octobre en possession de 25 pochons de cannabis, soit environ 200 grammes.
«Avec moi, la photo n'aurait jamais pu être prise. Les mecs n'auraient pas pu toucher le président et le selfie, je l'aurais évité», assure l'ancien collaborateur de l'Elysée et de préciser : «Il s'est fait avoir comme un lapin de six semaines.»
Hélas, Alexandre Benalla a subi les foudres des médias au cours de l'été et a dû abandonner son poste à l'Elysée, se voyant prestement licencié quelques jours après la publication de l'article du Monde le mettant en cause pour ses agissements place de la Contrescarpe à Paris le 1er mai.
Avec moi, les mecs n'auraient pas pu toucher le président et le selfie, je l'aurais évité
La déclaration d'Alexandre Benalla peut cependant paraître quelque peu paradoxale dans la mesure où il a lui-même dû faire face à une polémique après qu'un selfie datant d'avril 2017 a été exhumé et publié sur Internet en pleine tourmente médiatico-judiciaire, en septembre 2018. On le voyait, accompagné d'autres gardes du corps, brandir une arme sur le visage d'une jeune femme. Problème : il n'était pas censé détenir un port d'arme à cette époque, et c'est précisément le point sensible qu'ont tenté d'exploiter les opposants au gouvernement au cours des commissions d'enquête du Sénat et de l'Assemblée. Trois jours après la publication de ce cliché dans la presse, l'avocat d'Alexandre Benalla annonçait qu'il jetait l'éponge et renonçait à défendre son client.