Ventes d'armes à l'Arabie saoudite : le cafouillage très gênant d'un député LREM
«C'est la première fois que je le regarde». Alors qu'il vantait les mérites d'un rapport parlementaire sur les ventes d'armes françaises, le député Jean-Charles Larsonneur s'est mis à bafouiller au moment d'évoquer le cas de Riyad.
Député LREM de la 2e circonscription du Finistère et surtout membre de la Commission de la Défense Nationale et des Forces armées, Jean-Charles Larsonneur a vécu un moment particulièrement gênant le 24 octobre. Interrogé par la journaliste Anne Poiret dans son documentaire Mon pays fabrique des armes (diffusé le 23 octobre, sur France 5) sur les informations concernant les ventes d'armes françaises à l'Arabie saoudite contenues dans un rapport parlementaire, Jean-Charles Larsonneur est resté coi.
«Alors là, il faudrait vraiment que je regarde précisément», explique-t-il en feuilletant rapidement le rapport qu'il a sous les yeux. Et pour cause, «c'est la première fois que je le regarde», concède-t-il candidement. Une confession qui interpelle la journaliste, qui lui demande des explications. «Non, non mais, euh, on va pas le faire comme ça quoi», glisse-t-il finalement avec un rire gêné. Pressé par la journaliste, le député finit par botter en touche : «Je veux bien qu'on arrête, si ça vous dérange pas.»
Mais alors qu'il poursuit l'interview sur un autre sujet, Jean-Charles Larsonneur décide de revenir lui-même sur ledit rapport pour en vanter les mérites. «Il permet pour les parlementaires d'avoir une certaine transparence par rapport à ce qui a été exporté. Ca permet d'avoir une idée assez précise de ce qui est vendu à tel ou tel pays», affirme-t-il avec assurance. Une occasion saisie par la journaliste qui lui demande s'il ne redoute pas que de l'armement français se retrouve sur un site de crimes de guerre au Yémen.
«Evidemment que la question est posée. Je vais pas m'exprimer sur ce sujet parce que j'ai pas, pardon, voilà», répond-il alors en bafouillant. Et de conclure : «Je veux bien répéter la position du Quai d'Orsay sur le Yémen, mais je ne suis pas un spécialiste du Yémen et de la relation avec l'Arabie saoudite, voilà.»
Pas sûr pour autant que la position de Paris soit beaucoup plus claire. Le président Emmanuel Macron a en effet refusé de répondre à une question sur un éventuel arrêt des ventes d'armes à Riyad le 23 octobre, laissant transparaître son agacement.