France : l'exécutif n'exclut pas de repousser le déconfinement au-delà du 11 mai
Le déconfinement commencera-t-il bien le 11 mai en France ? Le ministre de la Santé Olivier Véran a rappelé que cette date serait maintenue «si le confinement [était] bien respecté jusqu'au bout» et que la situation sanitaire le permettait.
Le 11 mai comme date clé du déconfinement reste soumis à condition, a rappelé l'exécutif en France.
Le 28 avril, déjà, le chef du gouvernement Edouard Philippe avait averti : «Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai [ou alors] nous le ferons plus strictement.»
Si le nombre de nouveaux malades devait être trop élevé, la date de lever du confinement pourrait être remise en question
Quatre jours plus tard, dans un entretien au Parisien, le ministre de la Santé Olivier Véran a évoqué à son tour la possibilité d'un report : «Nous ne prendrons aucun risque avec la santé des Français», a-t-il assuré, précisant que pour l'heure, les modélisations scientifiques laissaient penser que le déconfinement pourrait être progressivement levé «comme prévu le 11 mai». «Si le confinement est bien respecté jusqu'au bout [...] nous pourrons déconfiner progressivement dans les meilleures conditions. Dans le cas contraire, et si le nombre de nouveaux malades devait être trop élevé, la date de lever du confinement pourrait être remise en question et sera appréciée selon les départements», a-t-il détaillé, dans l'interview.
Selon Olivier Véran, le facteur de transmission du virus, le «R0», est passé de 0,5% à 0,6% (au-dessus de 1%, l'épidémie progresse), ce qui signifierait un «certain relâchement» dans le respect des règles de confinement.
Déconfinement : à quoi s'attendre ?
En tout état de cause, le déconfinement sera partiel et progressif, s'accompagnant de diverses mesures restrictives. Le 7 mai doit être arrêté la carte définitive de France, qui indiquera les départements où la moindre présence du virus permettra un déconfinement plus large, notamment en ce qui concerne la réouverture des collèges et des parcs.
Sur l'ensemble du territoire, les Français ne devraient plus avoir à remplir l'attestation de déplacement dérogatoire pour sortir dans la rue, selon Christophe Castaner, mais le port du masque sera rendu obligatoire dans les transports en commun et les commerces rouvriront sous conditions de respecter les gestes barrières. Le ministre de l'Intérieur a précisé le 2 mai que «les adjoints de sécurité, les gendarmes adjoints volontaires, les réservistes de la police et de la gendarmerie nationale ainsi que [...] les agents de sécurité assermentés dans les transports mais aussi les agents des services de l'autorité de la concurrence pour les commerces pourront constater le non-respect des règles de l'urgence sanitaire et le sanctionner».
Le gouvernement doit détailler «dans la semaine qui vient» les modalités de déplacement dans un rayon de 100 kilomètres du domicile. Quant aux longs déplacements entre départements ou entre régions, ils seront réduits «aux seuls motifs professionnels ou familiaux impérieux, pour des raisons évidentes de limitation de la circulation du virus», selon les déclarations du 28 avril d'Edouard Philippe.
La «majorité des écoles» maternelles et primaires rouvrira le 11 mai, a affirmé Jean-Michel Blanquer au Figaro, avec un maximum de 15 enfants par classe.
Autre chantier : la mise en place des «brigades Covid» destinées à identifier les personnes ayant été en contact avec des malades, pour les inviter à se faire tester voire à s'isoler. Ces brigades, dont la mission se basera sur les données transmises par les médecins, doivent être composées principalement de salariés de l'Assurance maladie. Des employés de Centres communaux d'action sociale (CCAS), de conseils départementaux ou d'organismes comme la Croix-Rouge pourraient également les intégrer. Au total, 3 à 4 000 personnes doivent être mobilisées.
Enfin, selon un «protocole de déconfinement» dévoilé par le Journal du dimanche, dont la teneur a été confirmée à l'AFP, les employeurs auront l'obligation de respecter certaines mesures à l'issue du confinement, parmi lesquelles l'instauration d'un espace minimum de 4 mètres carrés par salarié dans les commerces et les bureaux, ascenseurs compris, ou la désinfection quotidienne des locaux, toilettes et poignées de portes.