Masques de protection : selon Castaner, le gouvernement n'a «certainement pas été assez clair»
- Avec AFP
La polémique sur les déclarations changeantes du gouvernement sur la pertinence du port de masque, depuis le début de la pandémie en France, se poursuit : Christophe Castaner estime à présent que l'exécutif n'a pas été «assez clair» sur ce sujet.
«Nous n'avons certainement pas été assez clairs», a déclaré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner concernant les masques de protection contre le coronavirus, alors qu'il était interrogé au Grand Jury (RTL/LCI/Le Figaro), ce 3 mai. «Il y a une pénurie mondiale de masques. Tous les pays du monde ont été confrontés à cela [...] ce n'est plus le cas de la France aujourd'hui», a fait valoir Christophe Castaner. «Ce que l'on dit, c'est ce que disent les professionnels et les conseils scientifiques du milieu sanitaire», s'est justifié le ministre de l'Intérieur.
Et de poursuivre : «Au début j'ai entendu l'Organisation mondiale de la santé, l'Académie de médecine, tous les professionnels de la santé, nous expliquer que le port du masque de façon systématique n'était pas nécessaire [...] Puis, il y a eu des évolutions. L'Académie de médecine a, il y a quelques semaines, donné une position qui est différente de celle qui était portée au début de la gestion du combat contre le Covid et donc nous nous adaptons.»
Christophe Castaner a également fait valoir que la France disposait d'un stock de masques «de 20 semaines» pour son usage habituel, mais que compte tenu de la crise sanitaire mondiale, ce stock de masques «n'est pas apparu suffisant». Dans ce contexte, affirme-t-il, le gouvernement a fait un choix : «Celui d'équiper en priorité les personnels santé, ceux qui sauvent des vies.» «Nous disposions de 1,4 million masques de type FFP2, j'ai fait le choix de les donner aux professionnels de santé parce que c'était la priorité», a-t-il dit.
Un discours changeant
Le discours changeant de l'exécutif sur la pertinence du port du masque, depuis le début de la crise sanitaire en France, a été pointé du doigt par l'opposition. Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a récemment dénoncé à l'Assemblée nationale «ordres et contrordres [qui] se sont succédé», notamment sur cette question.
Le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR) Bruno Retailleau avait lui fustigé début avril la «communication chaotique» des autorités sur l'utilisation des masques, «une affaire qui restera comme le symbole d'une mauvaise gestion» de la crise en France selon lui.
Dans une interview au Journal du Dimanche ce 3 mai, le maire de Lyon (LREM) Gérard Collomb a remis une pièce dans le jukebox : «Heureusement que les élus locaux ont été là» pour se procurer des masques, a déclaré l'ancien ministre de l'Intérieur, pour qui «le gouvernement a été pris au dépourvu». «Il y a eu des allers-retours qui après coup ont fait très mal», a-t-il jugé, poursuivant : «J'espère que pour les tests le gouvernement sera au rendez-vous.»