Des associations d'aide aux migrants de Calais saisissent le nouveau Défenseur des droits et l'ONU
- Avec AFP
Afin de «dénoncer les exactions récurrentes commises par les pouvoirs publics» à l'égard des migrants et leurs conditions de vie «indignes», 13 associations d'aide aux migrants ont saisi le Défenseur des droits et sept rapporteurs spéciaux de l'ONU.
Des associations d'aide aux migrants de Calais (Pas-de-Calais) ont annoncé avoir saisi le 14 août le Défenseur des droits, Claire Hédon, ainsi que sept rapporteurs spéciaux des Nations unies relatifs aux droits de l'Homme, pour les «alerter sur les conditions de vie "inhumaines"» des réfugiés.
Au côté de nombreuses associations, nous saisissons le @Defenseurdroits et 7 rapporteurs spéciaux de @ONU_fr afin de les alerter des conditions de vie inhumaines dans lesquelles sont maintenues les personnes exilées à #Calais. ⬇️ pic.twitter.com/BsREEoTs3Q
— Juliette Delaplace (@JulietteDelapl1) August 14, 2020
Alerter sur «les évacuations forcées», «les expulsions croissantes» et «les violences physiques»
Treize associations, parmi lesquelles l'Auberge des Migrants, Médecins du Monde et le Secours catholique, ont ainsi appelé ces institutions «à dénoncer les exactions récurrentes commises par les pouvoirs publics et à intervenir auprès d'eux afin de les faire enfin cesser», ont-elle écrit dans un communiqué.
Celles-ci expliquent que si les conditions dans lesquelles vivent les personnes exilées sont «indignes depuis longtemps», force est de constater que «depuis la fin de l'état d'urgence sanitaire» et «la nomination de Gérald Darmanin à la tête du ministère de l'intérieur», la situation des exilés à Calais «n'a fait que se détériorer».
En cause selon elles, les «évacuations» brutales de plusieurs campements ensuite «grillagés», et la «réduction dramatique des services vitaux que sont les distributions alimentaires, l’accès aux douches ou encore aux points d’eau».
S'appuyant sur «65 témoignages» partagés entre le 10 juillet et le 12 août par «des personnes exilées, des membres d’associations et des habitants», les treize associations dénoncent également «les violations du droit à l’eau», «à l’assainissement», «à la santé» ainsi «qu’à l’alimentation».
Et de rapporter : «Une des personnes exilées présentes à Calais déclare ainsi "j’ai faim et soif tous les jours. J’ai froid toutes les nuits. Je me sens très faible physiquement. L’un de mes amis est tombé très malade à cause de la situation. Pendant 3 jours, il avait des vertiges, il avait chaud puis froid et il tremblait sans arrêt".» Dans cette saisine, les associations alertent également sur «les évacuations forcées», «les expulsions croissantes de terrains où survivent les personnes exilées» ainsi que sur «les violences physiques, les confiscations d’effets personnels et les interpellations qui en découlent».
Claire Hédon a été nommé Défenseur des droits le 22 juillet pour un mandat non renouvelable et non révocable de six ans, et remplace ainsi Jacques Toubon. En 2017, celui-ci s'était déjà inquiété d'atteintes aux droits «d'une exceptionnelle et inédite gravité» à Calais, où les autorités françaises empêchent toute réinstallation de campement.