Des «fichés S» cités dans l'enquête dès le lendemain de l'attentat dans les Yvelines
- Avec AFP
Fiché S, un militant islamiste avait accompagné un parent pour exiger le renvoi de la victime auprès de la principale du collège. Le père de l'élève, incriminé dans la cabale, avait quant à lui une demi-sœur qui était partie rejoindre Daesh en Syrie.
Un militant islamiste très actif, fiché S, Abdelhakim Sefrioui, fait partie des personnes en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur la décapitation d'un professeur d'histoire dans les Yvelines.
Il avait accompagné début octobre au collège du Bois-d'Aulne de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le père d'une élève pour demander le renvoi de la victime, qui avait montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves.
Se présentant comme membre du «Conseil des imans de France», Abdelhakim Sefrioui, avait diffusé il y a quelques jours sur YouTube une vidéo dans laquelle il dénonçait le professeur.
Il s'est fait connaître plus particulièrement en 2010. A la tête du collectif Cheikh Yassine (du nom du fondateur du Hamas, tué par l'armée israélienne en 2004), il a organisé durant des mois des manifestations devant la mosquée de Drancy (Seine-Saint-Denis), où officie l'imam Hassen Chalghoumi.
En juillet 2014, il avait participé à Paris à des manifestations pro-Gaza, en scandant des slogans à la gloire du Hamas et du djihad islamique.
En 2004, il menait des actions dans la rue Jean-Pierre Timbaud (XIe arrondissement de Paris), réputée pour être un bastion de l'islam rigoriste, en faveur de «la liberté des femmes de porter le voile».
Selon France info, «les enquêteurs veulent savoir s'il a pu jouer un rôle dans le passage à l'acte de l'assaillant». Et le média public de préciser que «depuis une quinzaine d'années, il est dans les radars, remarqué par ses "prêches" antisémites à la sortie des mosquées qu'il juge "infidèles", c'est-à-dire qu'il estime trop complaisantes avec l'Etat d'Israël. Il appelle aussi depuis des années à des actions violentes contre "l'islam de France"».
Autre individu dans le collimateur du renseignement : la demi-soeur du parent d'élève ayant accompagné Abdelhakim Sefrioui au bureau de la principale. Cette demi-soeur était partie en 2014 rejoindre l'organisation Etat islamique en Syrie et fait l'objet d'un mandat de recherche. Néanmoins, le procureur n'a fait publiquement aucun lien entre le père de famille, son entourage et l'assaillant.