Charte des principes de l’islam: trois fédérations refusent de signer, Le Pen exige leur dissolution
- Avec AFP
La présidente du RN a réclamé la dissolution de trois fédérations du Conseil français du culte musulman (CFCM) après que ces dernières ont publié un communiqué indiquant qu'elles refusaient de signer la «charte des principes» de l'islam de France.
Trois fédérations du Conseil français du culte musulman (CFCM) indiquent le 20 janvier dans un communiqué qu'elles refusent de signer en l'état la «charte des principes» de l'islam de France, estimant que certaines dispositions risquent de «fragiliser les liens de confiance» avec les musulmans.
«Certains passages et formulations du texte soumis sont de nature à fragiliser les liens de confiance entre les musulmans de France et la Nation», déplorent les associations franco-turques CCMTF et CIMG France ainsi que le mouvement rigoriste Foi et Pratique. Cette charte, paraphée par cinq fédérations du CFCM, avait été saluée le 18 janvier par Emmanuel Macron comme un «engagement net et précis en faveur de la République».
Alors le Gouvernement doit procéder à leur dissolution. MLP pic.twitter.com/XGvdjTKVzQ
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) January 20, 2021
Sitôt annoncée, la nouvelle a fait réagir la présidente du Rassemblement national, qui s'est fendue d'un tweet réclamant la dissolution des trois organisations : «Alors le gouvernement doit procéder à leur dissolution», a-t-elle écrit, accompagné d'une capture d'écran de l'AFP.
Afin d'adopter cette charte, nous devons nous reconnaître dans son contenu
Arraché de haute lutte, le texte dénonce notamment «l'instrumentalisation» politique de l'islam, proscrit «l'ingérence» d'Etats étrangers dans le culte en France et réaffirme la «compatibilité» de la foi musulmane avec la République. Selon les trois fédérations non-signataires, «certaines déclarations [contenues dans la charte] portent atteinte à l'honneur des musulmans, avec un caractère accusatoire et marginalisant». Selon une source proche du dossier citée par l'AFP, les principaux points de désaccord exprimés par ces fédérations portent sur la définition des «ingérences» étrangères et la définition précise de l'islam politique.
«Afin d'adopter cette charte, nous devons nous reconnaître dans son contenu. Il ne serait pas utile de signer un texte que notre communauté ne peut accepter sereinement», écrivent-elles.
Cette charte doit ouvrir la voie à la création d'un Conseil national des imams (CNI), qui sera chargé de «labelliser» les imams exerçant en France.